Cavale

J’ai 50 ans

J’ai vécu deux relations avec des MPN, une qui a duré 5 ans et de laquelle j’ai un enfant.
Et une autre quelques années plus tard qui a duré 10 ans et qui fut beaucoup plus explosive.

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Je crois qu’on ne devient pas la proie d’un PN par hasard, en ce qui me concerne, je n’avais jamais été mise en avant  pour quelque don que j’aurais pu avoir.
Une estime de moi proche du néant, avec pourtant du caractère  et surtout un énorme BESOIN d’amour.

Oui moi la dépendante affective je te sur-aime car je me dés aimes et je vais vivre ma vie dans le miroir de tes yeux. A l’abri de cette voix qui me dit tous ces mots que je n’osais plus espérer entendre.

Mais les premiers temps idylliques passés je me rends compte que ces yeux là ne sont pas bienveillants.
Que cette voix, me dit des choses de plus en plus méchantes, des critiques qui s’intensifient jusqu’à devenir constantes.
Puis soudain  quand on je rebiffe un peu de nouveau la gentillesse, les mots d’amour, les projets, le futur…
Tout au long de ce qui va suivre, ce qui est aberrant c’est que, je suis toujours restée sur l’idéalisation des premiers mots, ceux qui m’ont fait devenir quelqu’un, enfin c’est ce que je croyais, proie rêvée et consentante de sa puissance et de  sa violence.

cavaleIl est alcoolique et avait eu une enfance pas simple, je suis devenue sa « maman » de substitution et son infirmière, bien décidée à l’aider à sortir de sa dépendance, quelle ironie… je me rends compte que mes amis s’éloignent.
Il est si « spécial » et cela ne le dérange pas, de toute façon lui n’en a pas.
Ma famille  m’humilie en me disant que je n’ai aucun amour propre de supporter son comportement.
Là je ne le sais pas encore mais j’ai traversé le miroir, je suis totalement sous emprise.

En plus de son alcoolisme, il a des pulsions fétichistes et me voilà déguisée pour « faire l’amour »  ???

Puis il y a eu les bousculades, les cheveux arrachés,  les bagarres, les étranglements le viol avec ses mains où « je crèverais les jambes écartées » l’argent volé alors que je l’entretiens depuis des années.

Oui on frôle la mort à leur contact, car un jour ils peuvent aller trop loin, ne plus rien contrôler. Leur orgueil peut nous faire disparaître.

Et si ils font mine de nous quitter ou nous trompent, on est pendue au téléphone à pleurer notre abandon, leur suppliant de revenir….je suis morte trois fois …dans mes gestes dans mon cœur et dans ma tête car je n’ai pas réussis mes suicides.
Heureusement ça n’étais pas mon heure
Quelle connerie, vue des années après et pourtant je ne voyais que cette issue…

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Séjours en clinique, allers, retours vers lui. Puis un jour STOP

De la coquille vide et complètement fissurée, à force de travail avec l’aide de thérapeutes
Je me suis rendus compte que je suis une belle personne, celle qu’il a  essayé de démolir car il ne l’est pas.
Il y a du chemin à parcourir.
Mais on peut s’en sortir, sortir de leur emprise.
Puis on réalise qu’on a idéalisé un être abject et on peut commence à s’aimer.

Pas de prince charmant dans cette vie, peut être un jour un homme qui m’aimera pour mes qualités, pour l’instant je reste seule, je suis en paix avec moi-même.
Je ne subis pas la solitude, j’ai des amis, des activités.

Ce qui est sur, c’est que le jour ou l’amour re-entrera dans ma vie, ce sera par envie et non pas par besoin. Je n’ai plus besoin …. Je suis libre.

Je ne peux vous dire qu’une chose à vous qui êtres en pleine souffrance et en plein désarrois, essayer de prendre de la distance et faites vous aider si vous voyez que vous rechuter dans ses bras.
Ces bras là ne vous veulent pas de bien.

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Cavale

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