Les hommes victimes de violence conjugale

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Statistiques :

149 000 hommes Français ont été victimes de violence psychologique, physique ou sexuelle par conjoint ou ex-conjoint en 2012 et 2013 selon l’Observatoire nationale de délinquance et des réponses pénales. A ce nombre considérable se rajoute toutes les situations dans lesquelles les hommes n’ont pas été signalés en tant que victimes.

Sur la même période, les femmes étaient toutefois bien plus nombreuses à se déclarer victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint et de leur ex-conjoint.
Elles étaient 398 000

Une victime sur cinq est un homme.
En France, un homme décède de violence conjugale tous les dix jours.
Une femme tous les trois jours.

Les hommes victimes de violence conjugale sont souvent victimes d’abus à la maison, que ce soit de la part de leur femme ou, dans le cas des couples de même sexe, de leur partenaire.
La violence est souvent un problème de perte de contrôle. Lorsque l’on ne trouve pas les mots pour exprimer ses émotions, ses frustrations, les gestes prennent le relais.
Les agresseurs pensent qu’ils ont le droit de manipuler, de contrôler et d’humilier une autre personne.
Cette croyance est non seulement tenue par des hommes, mais aussi par certaines femmes.

Violence conjugale :

Homme victime violence conjugale

Nous savons que beaucoup d’hommes vivent l’abus et qu’ils gardent cette expérience traumatique secrète…
Il est difficile d’assumer cette position de manière publique…

Il n’y a aucune différence dans la souffrance individuelle, la peur et la douleur ressentie par un homme ou par une femme dans une telle relation abusive.
Ce qui est essentiel, c’est que la souffrance soit prise au sérieux, et que le soutien et l’aide soit disponible en cas de nécessité, sans aucune distinction de sexe !

La plupart des effets de l’abus de violence domestique sur les hommes sont les mêmes que pour les femmes.

Les hommes victimes de violence conjugale sont susceptibles de se sentir profondément blessés dans leur estime d’eux même.
Ils peuvent vivre une perte profonde de confiance, se sentir isolés, coupable et confus au sujet de leur situation.

«Au début, elle m’a découragé de voir de vieux amis, des amis en particulier les femmes. Elle a menacé de recourir à la violence contre eux. Par exemple:« Si telle ou telle visite ici, je vais mettre un couteau dans ses tripes. « … Elle disait être draguée par mes amis… Cela m’a laissé méfiant de mes amis. J’étais fou de jalousie. Tout cela a eu pour effet d’endommager mon réseau social.  » (Thomas)

Un grand nombre de victimes masculines d’abus, ont beaucoup de difficulté à définir cette violence subie comme telle. Cette réalité est partiellement due à l’image que notre société a de l’Homme.

Les hommes sont souvent considérés comme fort, autoritaire et macho. On enseigne aux garçons, dès leur plus jeune âge, qu’il est indigne pour un homme de pleurer et d’exprimer ses émotions.
Pour beaucoup, l’idée qu’un homme adulte puisse avoir peur ou être vulnérables est un sujet tabou.

L’idée qu’un homme, le plus souvent physiquement plus fort puisse être battu, semble ridicule.

De ce fait de nombreux hommes victimes de violence se sentent «moins homme« .  Les victimes de sévices, se sentent comme s’ils n’étaient pas suffisamment virils que pour avoir la capacité de prévenir ces abus.

« … Elle avait l’habitude de régulièrement crier contre moi et m’a frappé, mais quand j’ai eu besoin de points de suture à la tête elle m’a attaqué avec un couteau. » (Anon)

« J’ai dit à mes collègues que je m’étais gratté durant la nuit à cause d’un changement de lessive – en fait, c’était ma femme qui  fait ça, mais je ne pouvais pas leur dire. » (Anon)

«Après Betty m’avait menacé avec un couteau à de nombreuses occasions, et j’avais esquivé ces missiles avec succès. Elle a finalement atteint son but un matin en me frappant avec un bol à un centimètre de mon œil. Je suis arrivé au travail ce matin là avec vêtements tachés de sang et a dû expliqué ma situation … « (Thomas)

La réalité est que si un homme est agressé physiquement par son épouse ou partenaire, il choisira souvent de prendre une raclée plutôt que de riposter pour se défendre et causer ainsi un préjudice à l’agresseur…
S’ils ripostent, ils sont conscients qu’ils ont de grands risques d’être accusé d’être un agresseur eux-mêmes !

Mais la violence n’est pas toujours physique, et beaucoup d’hommes ont en commun avec de nombreuses femmes, le fait qu’ils font face quotidiennement à de la violence verbale et psychologique dans le silence et durant des années parfois.
Leur estime d’eux même est lentement érodés, et ils sont de plus en plus replié sur eux même et isolé de ceux qui les entourent.

Les diplômés sont les plus exposés

Pierre Bertrand, 52 ans, agrégé de mathématiques, témoigne en premier : « A priori, je ne pensais jamais être concerné. Mon ancienne épouse est normalienne, comme moi. Je pensais ce problème réservé aux classes populaires. » Il évoque le cliché de « la boulangère » avec son rouleau à pâtisserie. Le rapport de l’ONDRP révèle pourtant que les diplômés de l’enseignement supérieur constituent la catégorie sociale la plus exposée aux violences envers les conjoints masculins : Sur mille personnes, 10,8 hommes se sont déclarées victimes contre 15,8 femmes.

Les yeux fixés sur sa feuille de notes, Pierre relate son expérience : « J’ai subi toute une gamme de violences psychologiques et de manipulations pendant vingt ans. » Il est l’un des rares à avoir intenté une action en justice. Sylvianne Spitzer donne les chiffres : « 4% déposent une main courante, 1% portent plainte, 1% entament une procédure de divorce. Il ne se passe rien dans 94% des cas. »

Après quelques minutes, Pierre a posé ses lunettes sur la table. Son regard se perd vers le fond de la salle. Il puise ses paroles au fond d’une douloureuse mémoire. Quand il a déposé une main courante, les policiers lui ont demandé : « Mais pourquoi ne vous êtes-vous pas défendu ? Pierre a eu honte : J’avais l’impression qu’ils se foutaient de ma gueule.« 
réf:/ Jean Morizot pour Le Monde

La sexualité

Les hommes peuvent également être victimes d’abus sexuels.
Une victime gay risque d’être violée par son conjoint, souffrant tous les tourments que toute autre victime de viol aurait. Le viol ou la contrainte par les femmes existe aussi …
Dans des relations abusives beaucoup d’hommes perdent le contrôle de leur vie, de leur sexualité.

Leurs partenaires peuvent demander ou contraindre à des rapports sexuels, faire des commentaires avilissants sur leur virilité ou même les ridiculiser en public.

Toute forme de contact sexuel exécuté sans le consentement de l’autre peut être vécu comme une agression sexuelle – sans distinction de sexe!

Beaucoup d’hommes aussi ressentent « le sexe comme une récompense pour bonne conduite » et au contraire, de se voir refuser toute intimité si ils ont (sciemment ou non) fait quelque chose qui aurait déplut au partenaire, comme étant une utilisation abusive de la sexualité.

Dans une relation de violence, le sexe est souvent utilisé comme une autre forme de manipulation et de contrôle de l’autre personne, homme ou femme.

«J’avais eu des rapports sexuels contre ma volonté …. On peut dire que les hommes ne peuvent pas être violés en raison de l’incapacité probable d’avoir une érection lorsqu’ils subissent ce genre de d’abus. Quel que soit le processus que la pensée peut révéler, je ne peux pas faire accepter le fait que je ne voulais pas avoir des relations sexuelles. Je pense que j’ai été violée. « (Marc)

Les enfants

En dehors de toute les bonnes raisons de ne pas quitter le partenaire, beaucoup d’hommes qui ont des enfants se sentent piégés dans une relation abusive parce qu’ils craignent que s’ils partent, ils perdent le contact avec leurs enfants.
Ils peuvent également craindre que leur partenaire violent va retourner cette violence contre les enfants (surtout si c’est déjà le cas).
Ils sont conscients que, dans la plupart des cas, la résidence est confiée à la mère.
Ils ont peur que même si elles ne divulguent pas les mauvais traitements qu’ils ont subis à la Cour, qu’ils ne soient tout simplement pas cru, ou, pire encore, que leur partenaire inversera les rôles et ils seront alors condamnés comme abusif, perdant ainsi la possibilité d’un partage équitable du temps avec les enfants.

Si vous êtes un homme battu

hommes battus

Si vous êtes un homme victime de violence  sachez que vous n’êtes pas seul !

Vous êtes malheureusement très nombreux dans ce cas à éprouver cette honte qui paralyse.
Il est normal d’avoir peur, d’être confus et même blessé.
Quelqu’un que vous aimiez, que vous avez choyé et en qui vous aviez confiance s’est retourné contre vous et tente de vous détruire…

Vous n’avez pas à souffrir en silence!

Comme pour les femmes il existe des organismes et des personnes qui peuvent vous offrir une aide, un soutien et des conseils. Ils sont là pour vous aider.

Êtes un homme ne veut pas dire êtes insensible à la douleur!

Témoignage:

« Pour une fois je laisse un témoignage d’homme victime.
Je me suis retrouvé totalement dans les explications : elle au comportement masculin dans un corps de femme et moi un homme a forte sensibilité.
En 3 mois de relation je suis déjà en mille morceaux. La relation n’est pas terminée mais je réalise grâce a des proches que je suis tombé entre les griffes d’une PN.
J’arrive à avoir cette clairvoyance, mais pas totalement, car par moment je me dit que non, c’est possible qu’elle soit comme ça, tu te trompe Fred la femme que tu aime n’est pas comme ça, et on lui trouve toujours des excuses.
Je suis vraiment dans cet état de dépendance comme à une drogue ou j’attend qu’elle me distribue (si rarement) ma petite dose de bien être.
En 3 mois, j’ai complètement changé. Mes proches, mes amis, mes collègues ne me reconnaissent plus. En plus maintenant j’abuse d’alcool et de cigarettes … Je sens que pars à la dérive. Il m’est même arrivé de conduire a plus de 200 la nuit et avoir l’idée d’en finir.
Vous allez dire 3 mois c’est rapide pour en arriver là, mais je l’ai rencontré très peu de temps après ma séparation avec mon ex femme … C’était trop tôt surement car j’avais les émotions a fleur de peau.
Les 2 premières semaines furent idylliques. Je l’ai totalement idéalisé et ensuite ce fût la spirale infernale. En ce moment ça va crescendo.

Je réalise qu’il faut que je stoppe tout, j’en ai conscience. Je suis a 2 doigts de lui envoyer un texto de rupture et de bloquer son numéro … mais il me manque ce petit courage, cette force pour y arriver car je m’accroche désespérément a ce petit quelque chose, cet espoir de je ne sais quoi. Sans doute est-ce la peur de ne plus avoir ma dose de bien être.
Tout ça pour dire qu’il arrive même aux hommes d’être victime et que le processus de dépendance peut être très rapide.

Au début je confondais amour et dépendance.

Faites attention les futures victimes! Si vous sentez que rapidement il y a quelque chose de bizarre dans la relation, si vous avez votre petite voix intérieur qui vous met en garde, faites confiance a votre inconscient!

Je regrette de ne pas avoir écouté cette petite voix. Fred » 6 février 2018

Stress Post Traumatique

Si vous n’êtes plus dans la relation abusive, sachez que vous pouvez vous sentir bloqué dans ce traumatisme qui vous donne toujours des cauchemars et rend difficile l’établissement d’une nouvelle relation.
Apprendre à s’ouvrir et à faire à nouveau confiance à quelqu’un de nouveau est une étape parfois difficile.
Il peut être utile de vous ouvrir à un professionnel compétent et partager ce qui s’est passé et comment vous vous sentez.

Ne soyez pas surpris si vous n’êtes pas cru ou même ridiculisé par certaines des personnes que vous contactez.
Il est une réalité que beaucoup de personnes ne veulent pas ou ne peuvent pas (à cause de leurs propres insécurités) croient que les hommes peuvent subir des sévices.

N’oubliez jamais que c’est leur problème personnel si elles ne vous croient pas et non pas le vôtre !

Cela ne rend pas vos expériences moins douloureuses ou dévastatrices !

Essayez de ne pas tenir compte de leur attitude et allez vers quelqu’un d’autre.

Vous trouverez ceux qui vous prendront au sérieux et qui pourront comprendre votre souffrance.

Peur des représailles

Si vous avez peur que votre partenaire aille plus loin dans les agressions, les violences sexuelles, n’oubliez jamais que  vous avez les mêmes droits de protection que toute autre personne, homme ou femme !

Les mêmes dispositions que pour prévenir la violence masculine sur les femmes sont aussi là pour vous protéger, à condition de porter plainte.
Insistez sur vos droits à vivre dans la sécurité !

De la même façon, les tribunaux de la famille ont la responsabilité de prendre toutes les allégations de violence familiale en compte lors de l’examen des ordres de résidence et de contact, qu’ils soient contre le père ou la mère.

Et enfin, si vous ne voulez plus être victime de violence au sein du couple, que vous estimer ne pas mériter d’être sous les coups, blessé, insulté et ridiculisé, et encore moins violé, traité comme un paillasson, menacé, attaqué ou même menacé avec une arme, humiliés devant vos proches, vos enfants, vous ne voulez plus être dirigé dans votre vie, AGISSEZ ! Il n’y a que vous qui puissiez dénoncer les violences subies, avec l’aide d’un spécialiste dans les stratégies adéquates éventuellement

Geneviève SCHMIT - 2013
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Le conjoint sous l’emprise d’un agresseur sexuel, qu’il soit homme ou femme, est « victime de violences conjugales« . Vouloir coûte que coûte différencier l’homme victime, de la femme victime, est pour moi un non-sens à assimiler aux comportements sexistes les plus primaires.

Il n’y a pas que des femmes victimes de violences conjugales, et, cela même si elles sont malheureusement plus nombreuses et il n’y a nulle gloire à en tirer.

La violence domestique vécue par l’homme lui impose une double peine. En effet, il doit également gérer la honte et la culpabilité que provoque une société qui a bien du mal à admettre les faiblesses de l’homme au masculin poussé par une hyper empathie.

Avez-vous également vécu l’expérience traumatisante de la violence physique, des agressions sexuelles, des viols conjugaux parfois?

Une ordonnance de protection serait justifiée pour vous protéger de la violence conjugale?

Vous avez l’impression que les droits des femmes sont parfois là pour étouffer leurs dominations et leurs violences au sein du couple?

Venez partager votre expérience de manière anonyme. Votre témoignage aidera les autres hommes qui vivent des situations de violences conjugales.

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Parlons en !

Vous n’avez plus envie de souffrir ?


Consultations en ligne de 40 minutes par visio ou téléphone

genevieve schmit psychologue pervers narcissique
© Geneviève Schmit, experte dans l’accompagnement des victimes de manipulateurs pervers narcissiques depuis 2012.

Pour toutes consultations à distance, laissez-moi un texto au 06.43.43.15.79

La reproduction intégrale de mon écrit est autorisée. Cependant, mon nom complet ainsi que le lien actif de la page du site internet https://soutien-psy-en-ligne.fr ou/et https://pervers-narcissiques.fr est obligatoire. Vous remerciant de votre compréhension ainsi que de l’intérêt porté à mon travail.

Geneviève Schmit.
J’aurais grand plaisir à lire vos interventions sur le Facebook qui vous est dédié :
Facebook pour les victimes de violence psychologique et de manipulation perverse. Soutien.Psy

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Genevieve Schmit

Spécialiste de l'accompagnement des victimes de manipulation perverse narcissique, j'ai élaboré un protocole thérapeutique adapté et accessible à distance. Les séances sont possibles par téléphone ou visioconsultation, garantissant une flexibilité et une confidentialité optimales. Pour convenir d'un rendez-vous, je vous invite à me joindre au 06 43 43 15 79 et à me laisser un bref texto. Je m'efforcerai de vous recontacter dans les plus brefs délais

5 commentaires :

  1. Même droit c est faux. Un homme sera toujours considérer comme l agresseur, même si lui subit les violences et qu il ne fais que ce défendre.
    Un homme est censé être plus fort et donc on ne lui accorde aucun crédit, j ai été condamné car je me suis défendu en attrapant les bras de mon ex compagne elle a eu des Bleus, moi le visage griffé mordu et des marques sur tout le corps, on m as dit au jugement que je devais m estimer heureux car j aurai dit être mis en prison pour ça, alors que je n’ ais fais que me défendre et ceux même avec les témoignages attestant que mon ex pétait régulièrement des plombs.
    Alors vous repasserez pour dire meme droits homme et femme

  2. Bonjour,

    Je suis en panique complete et le mot est faible.
    Il m est difficiel de m exprimer ou d exprimer les doutes qui m assaillent mais voici ma situation.
    Pris dans un isolement dans mon foyer le seul endroit ou je respire reste a mon travail seulement j ai entretenu une relation coupable avec une collegue de 12ans ma cadette.
    pris dans l engrenage en aout j ai quitté ma femme mis au pied du mur de ma relation.
    Subissant ses coleres et ses moment de haine que je trouve a la limite du desequilibre mental je ne sais pourquoi je suis revenu dans le giron familliale pretextant le bien etre de mes 3 enfants…..pour comprendre mes actes je decide de voir un psychotherapeute……or celui ci me dit apres une heure d explications sur ma situatyion que je suis victime de violences conjuguales…..isolement insultes humiliations verbales sur ma virilité ce depuis plus de 10ans….je suis perdu car je n arrive pas a la quitter car a chaque fois on est a la limite du drame conjuguale……j ai peur qu elle se fasse du mal et qu elle m en fasse…ma « maitresse » fut victime plus jeune de violences conjuguales violente et me dit comprendre et veut essayer de m aider….mais je doute de son objectivité….bref je suis perdu car je voudrais partir mais n y arrive pas comme tetaniser des consequences……enfants surtout et sociales…..

    Je revois mon psy dans 1 sem car lui voulait me voir toutes les semaines mais ma femme me l a interdit car tous charlatan et coute trop cher…OUF….

    Bref besoin d aide et de conseils objectifs…..

  3. Brève de Divan:
    Un homme de mon village, un grand gaillard tout doux que je connais un peu vient de me parler…
    Il s’est fait battre par sa femme, une petite nana d’1m60… il a le visage lacéré !
    Elle est partie depuis 3 jours en laissant ses deux fils, 13 et 8 ans, derrière elle…
    Elle ne répond pas quand ses petits lui téléphonent…
    Il est effondré, m’avoue en baissant les yeux que ce n’est pas la première fois qu’il se fait frapper…
    Il refuse de déposer plainte… me dit qu’il ne peut pas être « méchant » avec elle, qu’ils sont mariés depuis 20 ans… qu’il l’aime et ne comprends pas.
    Ensuite il me dit que c’est forcément de sa faute à lui…qu’il a fait quelque chose qu’il ne fallait pas… Il tente de me faire croire qu’elle a raison de le battre, me parle de son manque de courage me dit qu’il ne « doit pas avoir de couilles ».
    Je lui fait remarquer qu’il sait parfaitement que s’il avait répondu il aurait décalqué sa femme et qu’il ne veut pas lui faire de mal! Que son courage est justement de ne pas répondre par la violence. Il redresse brusquement sa tête et me regarde enfin dans les yeux! Il se sent compris.
    Maintenant… arriver à le convaincre d’aller à la Gendarmerie pour déposer plainte pour violence conjugale et pour le fait qu’elle ait quitté le domicile conjugal en laissant les petits…
    Il a peur du regard des Gendarmes dont certains le connaissent surement… nous sommes dans un petit village…il a honte.

    Geneviève SCHMIT, psychothérapeute spécialisée dans la violence et la manipulation perverse dans la sphère familiale. 06 43 43 15 79

    • Bonjour Geneviève,

      J’ai lu avec attention votre page web et je n’ai pas été surpris de trouver de nombreuses similitudes dans ma vie passée. J’ai hésité un long moment avant de me lancer et puis j’ai eu l’envie d’apporter « ma pierre » à l’édifice en partageant quelques éléments vécus.

      Avant tout, je vous remercie de votre objectivité sur un sujet resté encore « tabou », en permettant aux hommes victimes de maltraitances de pouvoir partager leurs souffrances.

      Mon récit ici ne représente pas le millième des souffrances que les enfants, mon fils, ma famille, mon amie ont pu ressentir au cours de ces dernières années.

      Pendant près de 10 ans, j’ai été une victime silencieuse de violences psychologiques, puis physiques et de manipulations de la part de mon ex femme.

      Je l’ai connu en 1995, alors qu’elle traversait un divorce très conflictuel et une condamnation de sa propre famille. Ses deux enfants en souffrance, voyaient régulièrement un psychologue. Malgré cette situation dramatique de rejet familial, qu’elle assumait plus ou moins, elle restait une jeune femme pétillante, dynamique, respirant la joie de vivre. Sa personnalité, sa fougue, son affection pour les gens m’ont séduit et rapidement (trop) nous avons pris un logement pour nous 4. Moi, 40 ans âgé de 12 ans de plus qu’elle, j’étais infirmier de nuit dans un établissement hospitalier.
      Elle voulait un troisième enfant, moi pas ; notre fils est né.
      Elle voulait un mariage, moi pas ; nous nous sommes mariés
      Elle voulait une maison….

      Petit à petit j’ai du faire des concessions, faire face à certaines de mes incertitudes, faire en fonction de ses attitudes, impulsives, colériques, mytho-maniaques, jalouses…puis j’ai fini par m’acclimaté à ses violences.

      Très tôt dans notre relation elle a utilisé ses enfants contre moi, en faisant du chantage, en m’humiliation, en laissant ses enfants destruire de mon matériel informatique et musical.

      Certains matins après 10 heures de travail de nuit je rentrais pour me coucher et là, délibérément, il lui arrivait de faire du bruits (musique, aspirateur, télé, invitations d’amies), si je ne réagissais pas elle venait hurler dans la chambre en furie ; pour m’empêcher de dormir.
      Elle appelait une de ses amies à ce moment précis pour faire croire à une situation de conflit bilatéral, alors qu’elle était seule à hurler.
      Afin de pouvoir récupérer de mes nuits de travail, juste avant de passer le seuil de la porte je prenais un somnifère pour être sûr de pouvoir dormir.
      Un jour, dans un état d’ébriété provoqué par le somnifère, ne pouvant plus trouver le sommeil par ses cris, je me suis levé, et j’ai tenté de la raisonner, elle est devenu furieuse et agressive, elle s’est jetée sur moi, déchirant mes vêtements, me griffant, me rouant de coups de pieds (avec ses bottes de « pompier ») ; ce jour là, je suis allé dormir dans ma voiture, sur un terrain vague près de chez moi.
      J’ai consulté plusieurs fois mon médecin traitant (une femme), ainsi qu’un psychiatre pour savoir quoi faire et de quoi souffrait mon épouse. Tous deux me disaient de divorcer sans me donner les moyens de protéger mon enfant, aucun ne voulaient rédiger de certificats médicaux.
      Mon Ex passait de phases de violences, aux larmes, aux rires, puis par des attitudes de désinhibition sexuelle.
      Elle me reprochait a chaque fois la présence féminine sur mon lieu de travail… il lui arrivait même de venir « m’espionner » dans le service. J’essayais de la rassurer…en vain !
      Plusieurs fois il lui est arrivé de quitter la maison en menaçant de se suicider par ma faute… Désemparé, un somnifère avalé, je devais à la fois gérer sa sécurité, celle de mon fils et ma prochaine nuit de travail.
      J’ai du vivre à ses cotés plus de 6 ans et constater que je ne pouvais pas prouver, ni partager mes souffrances. Je me suis habitué à cette situation à ses crises, à ses demandes (un enfant, un mariage, un enterrement (enfin presque)…
      J’ai fini par me sentir coupable, je m’excusais même quand elle me provoquait, Sadomasochiste ? Ai je pensé qu’elle était malade ? Que je pouvais la guérir ?

      Puis un jour, je reçois l’appel téléphonique d’un de ses « amis », un rendez vous est fixé avec trois de ses Ex collègues. Ils viennent chez moi me présenter la personnalité de mon Ex femme que je ne connaissais pas !
      Grace à leurs révélations, j’ai confirmé un des doutes que j’avais; sans doute essayais-je de m’épargner en refusant la vérité. En fait, elle entretenait depuis des années des relations extra conjugales avec un (?) de ses collègues de travail. Ses déplacements fréquents pour formation professionnelle, n’étaient en fait que des excuses pour partir en vacances avec son dernier amant. Et pendant ce temps là…je m’occupais de ses 2 filles et de notre fils.
      Dès son retour j’ai dénoncé son comportement, appelé son dernier amant, confirmé le lien et demandé le divorce.
      Mais ce n’était là que le début d’une longue liste d’allez-venues à la gendarmerie.
      Le pire de cette situation est qu’elle est arrivée à devenir la victime et moi le bourreau.
      Elle manipulait tellement bien son entourage (professionnel, amical et familial), qu’ils venaient me provoquer, m’insulter chez moi et acceptaient de faire de fausses attestations contre moi.
      Une dépression, le harcellent, un suicide manqué ; trois jours de réanimation (l’humiliation sur mon lieu de travail), deux mois d’hospitalisation en psychiatrie, trois ans de psychothérapie.

      Puis un jour elle décide de quitter le domicile (pour vivre avec le mari de sa meilleure amie), me laissant seul avec mon fils.
      Mon bonheur sera de courte durée, elle reviendra de nuit avec son dernier compagnon, prétextant avoir oublié les affaires scolaires de ses 2 filles. Puis, profitant d’une diversion orchestrée par son ami, elle entre dans la chambre de mon fils et l’enlève ; pendant ce temps là, lui me plaque au mur (professeur d’arts martiaux) ! La gendarmerie appelée au téléphone ne peut et ne fera rien ce jour là !!! Mon Ex redéposera mon fils devant la maison 3 semaines plus tard, avec pour seul motif qu’elle ne veut plus le voir.
      Pendant toute la procédure de divorce, je serai agressé 5 fois chez moi, dont deux devant mon enfant âgé à l’époque de 5 ans.
      Quelques mois après avoir abandonné le domicile, elle soumet une des ses plaintes, montée de toute pièce au tribunal, aidée par des attestations et le témoignage de ses amies et sa famille. Elle réussira par sa stratégie à me faire passer pour un dangereux individu. Son objectif principal était à ce moment là de me faire condamner par la justice à quitter la demeure. Elle tentait juste un coup de bluff pour récupérer celle ci. Le juge n’a pas totalement accédé à sa requête ; elle n’a pas récupéré la maison !!!

      Ma dernière agression aura lieu encore chez moi, dans mon garage ; tabassé par son père « karatéka » et ses amis. Elle arrivera accompagnée de sa famille et de ses acolytes (7 personnes) pour « récupérer ses affaires personnelles ». Une fois au sous sol de la maison elle se met à crier, ouvre le sèche linge et lance au sol tout le contenu de la machine, puis devant moi elle va se jeter au sol, (une de ses amies que j’ai appelée et ses enfants sont là et assistent à la scène), elle se roule une nouvelle fois sur le sol en hurlant et appelle son père.
      Elle se relève appelle au téléphone son « compagnon» resté en arrière, à l’arrivée de sa famille elle se rallonge par terre et simule avoir été frappée ; ce jour là je serai quitte pour une nouvelle hospitalisation ; traumatisme crânien, lèvre fendue, dent cassée, hématome de la face…) et curieusement aucune de mes plaintes n’aboutiront.
      La gendarmerie arrivant sur place après les appels de voisinage, témoignera de la violence en réunion…Mais une fois encore ces faits ne seront pas suffisants pour l’inquiéter, la condamner ! Elle et ses acolytes vont une fois de plus s’en sortir !
      A chacune de ses agressions ou violations de domicile, j’entendais dire par les autorités qu’avec mon mètre 80 et mes 75 kilos, je ne pouvais pas parler d’agression…et que je pouvais me défendre…

      De toute cette vie passée, il me reste un gout amère sur l’action et la prise en charge de la justice, de même que pour ses représentants.

      Je me suis reconstruit avec beaucoup de difficultés, je suis sans doute plus solide qu’avant ; moins naïf , mais toujours pas aigri ! J’ai gardé l’envi de « bien vivre », de rire, j’ai sauvegardé ma sensibilité, mon affection que je partage toujours avec passion.

      L’Ex, elle, est toujours là, poursuivant son travail de destruction, elle s’efforce de garder une cohérence dans ses tromperies, s’enfonçant un peu plus chaque jour dans sa paranoïa mytho-maniaque, cherchant sans doute à échapper à une triste réalité en calculant auprès de ses spectateurs un réconfort complaisant. Elle tente toutes les fois qu’elle peut et qu’elle est en présence de notre enfant de provoquer une amnésie en l’embrouillant dans une réalité qui la dérange…

      Voilà chère Geneviève, après toutes ces épreuves même la mort ne me fait plus peur.

      Au revoir et bon courage à vous tous.

      • Merci Kaouan pour ce témoignage !
        On retrouve fort bien dans votre partage le piège du « Triangle de Karpaman » ou « Triangle Dramatique »: Bourreau / Sauveur / Victime…
        Je pense également que ce n’est pas pour rien que vous êtes infirmier !
        Une des grandes caractéristiques de la victime est cette immense empathie qui permet au piège du manipulateur d’être efficace et mortel !
        Vous dites que « même la mort ne vous fait plus peur » et je vous comprend… mais j’aimerai un jour lire de vous que même la vie ne vous fait plus peur !!! La victoire sera acquise !
        Courage et encore merci pour ce partage!
        Amicalement, Geneviève SCHMIT

        http://pervers-narcissques.fr

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