« Jouissance » de la victime

Couple victime/pervers narcissique:
Plaisir ou déplaisir ?

Une réflexion de Gérard-Yves CATHELIN, psychanalyste.

 

« Jouissance » de la victime: La position de la victime peut être reliée vers un retour dans une structure originelle.
La victime, de part sa position, attend une forme de rédemption face à l’agressivité du pervers narcissique.
Cette culpabilité inhérente de la victime n’est là que pour faire payer le pervers narcissique coupable.

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Il y a ainsi un « plaisir » de garder cette position victimaire.

Afficher son innocence, se battre contre le « méchant  » est une nécessité poussée par les forces de l’inconscient, pour redevenir des êtres de « pureté ».
La victime redevient héroïne face au bourreau pervers narcissique.
Les préoccupations essentielles de la victime sont : la culpabilité, le négatif, la répétition des conduites mortifères et destructrices.
Ce qui est identifiable chez une victime ce sont des carences sur le plan affectif et narcissique.
Cela va se développer en angoisse, en auto sadisme, en position masochiste.
La victime se structure sur le versant « du besoin » de punition pour soulager l’angoisse de sa conscience.

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La victime s’enferme, s’engourdie dans le cercle effroyable et infernal de la culpabilité avec cette compulsion de répétition citée plus haut.

Cet agir négatif est couvert de détresse, de déceptions.
La victime masque cette souffrance par de l’aide envers autrui, compensatoire afin de restructurer son narcissisme défaillant.
Être addict au pervers narcissique est un procédé défensif pour échapper à sa souffrance, cela permet de changer le regard sur la réalité à jouir du pervers narcissique.

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Jouissance de la victime pervers narcissique par Gérard-Yves CathelinLa victime face au relationnel avec le pervers narcissique, semble être envahie sous le poids de circonstances désagréables avec un vécu d’infériorité, de persécutions, d’échecs, d’humiliation ainsi qu’une sensibilité au regard d’autrui.
Ainsi, pour la victime, le pervers narcissique est toujours dangereux, et la victime est toujours sur ses gardes.
Cette position favorise la culpabilité.
La victime se place toujours plus bas que le pervers narcissique qu’elle voit toujours comme supérieur.

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Donc la victime jouit du sentiment d’être mal aimée, rejetée, maltraitée par le pervers narcissique qui l’empêche d’atteindre ses propres valeurs.
Jouissance aussi de ne pas être reconnue comme « victime » par son entourage.
Cela pointe un Moi déficient ( Moi: instances qui aménage les conditions de satisfaction des pulsions en tenant compte des exigences du réel ) qui n’est pas comblé par le tyran pervers narcissique. Elle est soumise aux attaques de son Surmoi (Le Surmoi exerce les fonctions de juge. De son conflit avec les désirs du moi naissent les culpabilités conscientes ou inconscientes.).

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Pour qu’une victime s’en sorte, il lui est nécessaire d’avoir une réassurance extérieure (groupe) et une sécurisation constante et répétée. Les personnes victimes sont souvent en prises avec des angoisses de pertes, d’abandons, de deuil. C’est le registre de l’auto dépréciation de la victime.

Cette dernière plonge dans des manifestations dépressives, son Moi étouffé, elle perd ainsi son libre arbitre et va chercher dans un groupe de soutien une réparation.
Les personnes répondant à des post comme dans les Groupes de soutiens de victimes sur Facebook, sont des « mécaniciennes réparatrices de narcissisme et de vie ».

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Se mettre en position de « Martyr » face au pervers narcissique favorise la « jouissance » de la victime, elle incarne un choix absolu qu’aucun bien ne peut combler.

La victime interroge, interpelle, se plaint du pervers narcissique, mais en l’évoquant sans cesse, elle le présentifie, elle fait couple avec lui.
De cette relation intriquée se cache la volonté de jouissance, voire de puissance face au pervers narcissique, mais dans le même axe, elle se refuse d’en jouir.
Les commandements du bourreau lui interdisent l’accès à cette jouissance. Cette interdiction se situe du côté de la castration, c’est à dire que la victime se suicide, se momifie sous la volonté toute puissante du pervers narcissique.
De cette non rencontre apparaît chez la victime de la haine vis à vis de soi et d’autrui.
Cette « passion » du pervers narcissique occupe toute la pensée quotidienne du sujet victime.

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Jouissance de la victime pervers narcissique par Gérard-Yves CathelinJe me pose ainsi la question si la victime ne se structure pas autour d’un narcissisme de mort avec des deuils blancs inaccomplis… (Le deuil blanc, est un processus de deuil qui se déroule chez les proches alors que la personne aimée est encore vivante. C’est une succession de deuils à vivre, parfois durant des années)
Cette problématique entraîne certaines victimes à faire de leurs vies un malheur de par cette relation au pervers narcissique.
Ce que j’ai écrit plus haut, c’est cette résurgence de la haine de soi.
Cette haine de soi « passion » victimaire produit des réactions négatives comme la dépendance affective, compromis d’une organisation psychique défensive afin de conserver le pseudo maîtrise de la situation.
Certaines victimes expérimentent et s’attachent à la haine de soi comme cause essentielle de vie.
Cette haine, lorsqu’ elle se retourne contre la victime, est initiatrice de mélancolie, d’auto accusations, de négations de soi.
Cela signale la prédominance de la pulsion de mort autodestructrice, car la victime n’est pas dans l’acceptation de la jouissance perdue, elle se maintient par la déception de ne plus être sur une position désirante qui est devenue inaccessible.  (Dans le cadre de la dernière théorie freudienne des pulsions, désigne une catégorie fondamentale de pulsions qui s’opposent aux pulsions de vie et qui tendent à la réduction complète des tensions, c’est-à-dire à ramener l’être vivant à l’état anorganique. Tournées d’abord vers l’intérieur et tendant à l’autodestruction, les pulsions de mort seraient secondairement dirigées vers l’extérieur, se manifestant alors sous la forme de la pulsion d’agression ou de destruction.)
La jouissance est hors la loi avec le pervers narcissique.
Se mortifier pour la victime correspond à la mise à l’épreuve d’un châtiment, trace d’une tentative de liaison pulsion de mort-pulsion de vie afin de ne plus être dans le constat du manque à être.

Se sacrifier, signifie transposer la souffrance intégralement dans l’être victime qui en éprouvera de la jouissance.


Le 13 Août 2015, Gérard Yves Cathelin


Gérard-Yves CATHELINPsychanalyste – Addictologue – Psychothérapeute
La Ferté sous Jouarre é Château Thierry (77)
01.60.25.51.72

http://cathelin-psychotherapeute.com 

 


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