Respecter le choix de l’autre

Respecter le choix, préserver la liberté des uns et des autres …

En tant qu’experte dans l’accompagnement des victimes de manipulateurs pervers, et même dans la vie courante, je suis amenée à aider des personnes, hommes ou femmes, qui viennent à moi dans l’espoir d’être « sauvées ». Elles attendent de moi que je les sorte de la situation hautement toxique et douloureuse dans laquelle elles sont piégées et que je leur rende leur vie « d’avant« .

Il est parfois bien difficile de garder la distance indispensable à une action respectueuse de la conscience et des vrais choix de l’autre.
La tentation d’être interventionniste peut être grande et, si on y succombe, on prend à sa propre charge une responsabilité qui appartient à l’autre.

Entrer dans le « Triangle Dramatique«  (Victime – Bourreau – Sauveur), également appelé « Triangle de Karpman« , est inconsciemment très tentant pour ceux qui se croient investis de la mission du « Sauveur », maintenant ainsi l’autre dans la confortable posture de « Victime » …

Respecter l’autre, c’est le laisser libre de décider par lui-même !
C’est accepter les choix qu’il prend, et cela-même si nous sommes en désaccord avec ceux-ci…

Chaque fois que nous décidons pour l’autre nous lui manquons de respect, même si nous pensons sincèrement que c’est pour son bien !

On peut retrouver cette attitude de « sauveur », chez des anciennes, ou toujours actuelles victimes qui créent des association d’aide car elles se sentent investies de cette mission de sauveur. La plupart du temps, elles analysent la situation au travers de leurs propres grilles de lecture, troublées par leurs expériences traumatiques personnelles non résolues.
On retrouve aussi ce type d’attitude chez des certains psy qui perdent leur recul et entrent dans la vie de leur patients.

Cet art consiste à aider la personne en demande, à l’ « accompagner »,  à l’inciter à trouver en elle même ses propres « bonnes solutions », sans imposer celles qui nous paraissent évidentes !
Cet art consiste aussi en notre capacité à mettre la lumière sur les dangers, sur les pistes qui nous paraissent cohérentes et d’offrir notre main pour l’accompagner sur « son » propre choix de chemin.

Lorsque le « Sauveur » impose sa solution, il devient « responsable » de la réussite, ou de l’échec du projet et maintient la personne en demande dans la posture de « Victime« .
S’il y a réussite, le « Sauveur » se sentira nourrit dans son ego et la « Victime » restera redevable envers son sauveur. Un lien pervers vient de se poser…
Par contre, lorsque la « Victime » est poussée dans un choix qui n’était pas le sien et que cela ne se passe pas de la meilleure manière qui soit, elle se retourne avec violence contre lui. Dans ce cas, les rôles vont changer et le « Sauveur » devient alors « Victime » et la « Victime«  initiale devient « Bourreau« 
Bref…  c’est la confusion totale !

Quelqu’en soit la conclusion, aucune de ces postures n’est bonne.

Une victime reste une victime, et elle sera la plupart du temps incapable de se sentir « responsable » d’avoir suivi les indications du « Sauveur ».

Sortir de l’état de Victime passe par la capacité d’assumer la responsabilité de ses décisions.

Un « Sauveur » peut se sentir blessé, voir outragé lorsque sa parole n’est pas prise en compte et c’est « son » problème !

– Le respect –
Le vrai respect c’est de ne pas décider à la place de l’autre.
Le vrai respect c’est d’accompagner l’autre dans son propre choix ou de se retirer.

Il est parfois bien surprenant et bien agréable de voir que d’autres voies que les nôtres sont possibles.

Par ailleurs, nous ne possédons pas la vision globale des choses, et encore moins pour l’autre !

Le chemin que nous imposons, peut être celui qui nous semble unique en ce moment, mais peut aussi mener l’autre sur une voie sans issue, pour lui.
Ne dit-on pas que l’on apprend par nos erreurs ?

Sur d’autres plans de consciences encore, notre intervention musclée peut parfois détourner l’autre d’une expérience de vie essentielle pour lui…

Qui sommes-nous pour prétendre détenir « La » solution?

En décidant pour l’autre, nous déclarons qu’il est incapable de gérer sa vie et le maintenons dans la position de « victime« . C’est un désir de contrôle purement égoïste que l’on noie dans des bons sentiments.

– Auteur –

Geneviève SCHMIT – 2013

révision 2022

© Geneviève Schmit, experte dans l’accompagnement des victimes de manipulateurs pervers narcissiques depuis 2012.

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Geneviève Schmit.
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