Sexualité du pervers narcissique

Analyse de la sexualité de la, ou du, manipulateur pervers narcissique

Tout savoir sur la sexualité du pervers narcissique, ses déviances, ses pulsions…

Trop ou trop peu, la sexualité du pervers narcissique est rarement épanouissante.

J’ai pu observer chez le pervers narcissique, homme ou femme, un très grand penchant pour des déviances sexuelles essentiellement de type masochistes ou dominantes. Ces déviances peuvent se révéler progressivement lors de l’évolution de l’intimité du couple et sont bien souvent totalement ignorées par l’entourage. Le déséquilibre sexuel du manipulateur pervers vient ici s’exprimer librement avec le «consentement» actif de sa victime.

Paradoxalement, il se peut aussi que la personne manipulatrice perverse soit à l’inverse, dans une grande passivité, voir même dans un refoulement de l’acte.

L’expression « pervers narcissique » est utilisée en psychopathologie pour désigner les individus présentant une personnalité marquée à la fois par un narcissisme exacerbé et des traits de perversion morale.

Les pervers narcissiques sont considérés comme des psychotiques sans symptômes.

Dans cette psychopathologie, le narcissisme et l’amour de soi, qui sont des parties naturelles de toute personnalité sont portés à son paroxysme. Le besoin d’être admiré constamment, associé à un manque de reconnaissance et d’empathie définit un trouble de la personnalité narcissique.

La perversion, le fait de détourner, est aussi une composante commune de la personnalité de chacun. La pathologie associée correspond à un type de personnalité particulière tendant vers la satisfaction de ses désirs et besoins exclusivement personnels aux dépens des autres, qui seront objétisés.

Le manipulateur pervers narcissique adopte des comportements pervers dans tous les domaines de sa vie, et la sexualité n’y échappe pas.

La sexualité perverse pourra même devenir un ancrage supplémentaire qui utilisera les pulsions primaires, animales, pour maintenir sa victime dans la dépendance.

Sexualité déviante – Perversion sexuelle

Il me semble que l’on peut commencer à parler de « déviance sexuelle » lorsqu’une relation sexuelle, même consentie, sort des limites communément acceptées par l’époque et par la société concernée. La déviance sexuelle s’inscrit également dans une répétition, une nécessité et une aggravation des actes déviants pour atteindre la jouissance personnelle.

Ce peut être quelqu’un qui demande à sa ou son partenaire d’avoir des relations zoophiles, ou de participer à des relations sexuelles à multiples partenaires, ou de se laisser « offrir » à d’autres sous les yeux du pervers, ou également de participer à des « jeux » sado-masochistes. La liste des déviances est infinie.

Outre la « perversité » que l’on retrouve globalement dans le comportement du manipulateur narcissique, il y a bien souvent la « perversion » exprimée dans sa relation à la sexualité.

Il existe fréquemment une confusion entre ces deux termes:

  • Par « perversité » on entend plaisir éprouvé à observer ou à provoquer la souffrance chez l’autre.
    Elle est de nature destructrice et vise la réalité psychique de l’autre qui est agressée.
  • Par « perversion » on exprime un comportement sexuel déviant non conforme aux mœurs sociaux de l’époque et du lieu où l’on vit.
    Elle est de nature « auto-érotique » et a pour condition le déni de sujet chez le partenaire.

On observe de nombreux pervers ayant recours à des perversions sexuelles mais l’inverse n’est pas vrai selon le docteur Christophe André.  » Etre adepte de conduites sexuelles déviantes n’implique pas forcément que l’on ait une personnalité perverse et que l’on aime faire souffrir autrui. »

Dans cette réflexion il ne s’agit pas de condamner ou non ces pratiques dans le cadre de relations toxiques mais bien de réaliser que le manipulateur pervers arrive à amener son ou sa partenaire dans une sexualité qui ne lui appartient pas.

Il sera également intéressant de comprendre les motivations conscientes et inconscientes de la victime qui entre malgré elle dans ces jeux de perversion morbide.

Dans le trop ou dans le pas assez, le pervers narcissique a bien rarement une sexualité épanouissante.

J’ai pu observer chez le pervers narcissique, homme ou femme, un très grand penchant pour des déviances sexuelles essentiellement de type masochistes ou dominantes.

Ces déviances peuvent se révéler progressivement lors de l’évolution de l’intimité du couple et sont bien souvent totalement ignorées de l’entourage. Le déséquilibre sexuel du manipulateur pervers vient ici s’exprimer librement avec le «consentement» actif de sa victime.

Paradoxalement, il se peut aussi que la personne manipulatrice perverse soit à l’inverse, dans une grande passivité.

Amour du pervers narcissique - Geneviève Schmit - http://soutien-psy-en-ligne.fr

Pervers narcissiques et victimes sous emprises sont la plupart du temps piégés dans une double addiction.

Gérard-Yves Cathelin, psychanalyste à Château Thierry (77), nous confie que la psychanalyse dit que la sexualité n’existe pas chez le pervers car il n’y a que vide.
C’est le, la ou les partenaires qui viennent nourrir la sexualité du pervers narcissique.

Le pervers, homme ou femme, utilise donc l’autre pour se satisfaire car lui-même est vide.

Le pervers narcissique est « impuissant » sur un plan psychique et métaphysique. Il va donc demander à l’autre, à sa victime, de le rendre « puissant« .

Il le fera par le dialogue, par le chantage, par la rencontre, par la victimisation puisqu’il jouit de la souffrance et de la soumission de l’autre et qu’il va érotiser par cette douleur.

Le pervers est obligé de se faire une mise en scène pour pouvoir exister dans la sexualité du pervers narcissique.

Sexualité du pervers narcissique - Geneviève Schmit - http://soutien-psy-en-ligne.fr

Il ne faut pas oublier que le pervers narcissique, homme ou femme, est une coquille vide, un vide complet, un vide d’existence.

C’est la victime qui vient le nourrir, la victime qui vient remplir cette coquille vide !

Chez le manipulateur pervers narcissique, la sexualité est souvent un sujet complexe: soit trop, soit trop peu. On trouve avec lui rarement une sexualité saine, respectueuse et épanouissante pour les deux partenaires.

Par de la manipulation mentale, le pervers narcissique possède cette grande capacité d’entrainer ses proies dans sa propre perversion sexuelle. Il les amène à explorer des zones d’ombres qu’elles n’auraient jamais souhaitées explorer par elles-mêmes.

Dans la folie de l’emprise perverse, il arrive aussi que certaines victimes aillent jusqu’à renforcer, et même devancer, les désirs déviants de leur bourreau dans l’espoir de garder ses faveurs.

Le pervers narcissique, toujours égal à lui-même, saura utiliser la honte ressentie par la victime pour l’assujettir un peu plus ou même pour détruire ce qui lui reste d’estime d’elle-même, allant jusqu’à l’humilier devant la justice et ses proches.

Le manipulateur pervers destructeur se trouve figé dans une sexualité primaire, de la même manière que son développement affectif qui se trouve figé à l’âge de 3 ou 4 ans et s’exprime par des pulsions de préadolescent.

Comportement de la victime

On observe certaines victimes, hommes ou femmes, qui, prises dans la toile des relations sexuelles perverties, entrent dans le jeu au point de devancer les désirs du manipulateur pervers dont elles sont soumises.

Pourquoi la victime accepte-elle de participer à ces jeux pervertis ?

Quelle pourrait-être la motivation de la victime qui accepte de se laisser embarquer dans des zones d’ombres dont elle ne veut pas ?

Au départ, il y a certainement une « confiance aveugle », cette confiance démesurée que la victime place entre les mains du manipulateur qui l’a piégée dans l’emprise perverse.

Elle se laissera alors happer dans un incontrôlable tourbillon, interprétant les demandes du manipulateur pervers comme des marques de confiance et d’intérêt pour elle.

Le pervers va s’ingénier à lui faire croire que s’il lui propose d’aller « plus loin » dans la relation sexuelle, s’il l’incite à « sortir des sentiers battus », c’est qu’elle est la partenaire idéale, celle qu’il attendait depuis toujours, la seule capable le combler, celle en qui il a toute confiance.

Encore des mots qui vont plaire à la victime comblée par tant de gratitude et contribuer à endormir sa vigilance.

C’est le piège classique et absolu qui convient si bien à la victime qui n’attend que toutes ces marques d’intérêt pour museler la « petite voix » qui hurle désespérément ses cris d’alarme.

Soumission de la victime

La victime se laisse happer dans la spirale perverse du manipulateur pour de nombreuses raisons qui tournent toutes autour du désir de le satisfaire par peur de le perdre.

C’est une peur que saura parfaitement amener le manipulateur par de multiples allusions par ses comportements. Il fera comprendre que pour le garder, pour garder son « amour », elle doit se montrer à la hauteur de ses besoins.

Toutes ces allusions, ces demandes feront germer dans l’esprit addicte de la victime, la peur qu’il n’aille ailleurs chercher le plaisir qui est censé le combler.

Sexualité du manipulateur pervers soumis - Geneviève Schmit - http://soutien-psy-en-ligne.fr

Insidieusement, la jalousie fera son chemin dans l’esprit dépendant de la victime. Elle acceptera toujours un peu plus des exigences de celui qui la contrôle.

Sous l’emprise du pervers narcissique, et pour conserver le lien puissant de dépendance qui la lie à lui, la victime va réellement devenir «complice active» et peut même devancer, stimuler et participer activement à ses caprices sexuels dans l’espoir de le garder.

La victime risque d’avoir l’impression de ne jamais en faire assez ou de ne pas être assez douée pour le satisfaire.

C’est une situation dont la ou le manipulateur pervers narcissique tirera profit pour en exiger encore plus.

Piétinant ainsi toutes ses propres valeurs morales, la victime s’enfonce de plus en plus profondément dans les méandres de la noirceur dont la honte viendra refermer les portes derrière elle.

Fermant de plus en plus les yeux sur son propre comportement, la victime se mure dans la honte et le silence, se comparant peut-être à une prostituée. Ayant déjà tant accepté, elle ne peut se résoudre à dire non.

Nous pouvons accueillir le témoignage de cette femme, K, dont l’amant pervers narcissique l’avait entrainé à vivre des relations échangistes et d’un exhibitionniste extrême allant s’exprimer dans des lieux improbables. Il exigeait d’elle des relations dans son lieu de travail (une classe de cours), imprimant ainsi tout son parcours de vie de son empreinte indélébile. Il s’amusait également à créer des situations où sa femme légitime, son ex amante et K se trouvaient ensemble, avec lui…

Où cet homme, qui, aux yeux de sa femme et de ses amis, est un « impuissant » notoire, n’ayant aucun goût pour la sexualité, mais qui, avec sa victime, devenait insatiable et provoquait des situations aussi burlesques que scandaleuses afin de pouvoir assouvir ses pulsions sexuelles. Même sur son lieu de travail, observant au travers d’une vitre sans teint les clients, tout en sachant sa femme et ses fils dans la voiture familiale à dix mètres de là en train de l’attendre pour se rendre à l’office religieux, et se « libérer » en riant comme un gosse qui fait une bonne farce.

Où celui qui assène à sa victime des insultes dévalorisantes mais est autant dépendant d’elle qu’elle ne l’est de lui.

Étonnant système de co-dépendance qui rend encore plus difficile la libération.

L’un est addicte de l’autre et inversement.

Difficulté à faire cesser les déviances

Lorsque la victime a accepté de se plier jusqu’à un certain point dans les déviances sexuelles du ou de la perverse narcissique, il est très difficile de stopper l’évolution des exigences et encore plus de revenir en arrière.

Il arrive aussi que la victime ait la sensation d’avoir besoin de bien plus de force pour tenter d’arrêter l’enchainement pervers qu’il n’en faudrait pour fermer les yeux sur sa propre honte.

Sexualité du manipulateur pervers viol- Geneviève Schmit - http://soutien-psy-en-ligne.fr

La sensation d’être souillée, polluée, détruite, et niée dans son identité d’être respectable, pousse encore plus la victime dans le silence de la soumission.

La victime en arrive à être terrassée par la honte de l’image déformée qu’elle renvoie d’elle-même.

Honte du plaisir ressenti

Emportée dans les délires sexuels de son bourreau, il arrive que la proie, homme ou femme, soit saisie par la honte d’avoir pu ressentir du plaisir dans certains de ces actes pervertis.

Le simple fait d’avoir ressenti une excitation, un plaisir sexuel, donne à la victime la sensation d’appartenir elle aussi à ce monde de la noirceur. Elle risque alors de ressentir avec horreur la complicité, même furtive, de son bourreau.

Il lui sera d’autant plus difficile de faire machine arrière, puisqu’elle a la sensation de partager avec lui les secrets de ces instants de plaisirs organiques.

« Puissance » de la victime

C’est par son acceptation ou non des déviances sexuelles, que la victime est garante du plaisir et surtout du sentiment de puissance virile de son bourreau puisqu’elle est là pour combler son vide.

Autrement dit:

C’est en entrant malgré elle dans le jeu de la perversion sexuelle du prédateur que la victime donne vie au bourreau !

Quelle jouissance, quelle satisfaction pourrait éprouver la victime consciente de ce mécanisme à satisfaire son partenaire et à le rendre puissant !
Elle devient Pygmalion ! Elle devient l’instigatrice de la puissance de l’autre.

La puissance de la victime est d’être artisan de la puissance de l’autre. Elle crée le « phallus » du pervers narcissique, dans le sens psychanalytique du terme et qui est la symbolique de la sexualité puissante.

Il me semble important de réaliser que sans une victime actrice de cette perversion sexuelle, le manipulateur pervers sexuel disparaît dans son vide intérieur.

Malheureusement, la victime se trouve piégée dans un chaos émotionnel et une emprise qui lui interdit ce recul.

Comportement du manipulateur pervers

Le pervers narcissique n’a pas une sexualité « assumée ».

La sexualité qu’il va mettre en place a pour but de satisfaire son propre narcissisme.

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Dans la vie du pervers narcissique et donc dans le domaine de sa sexualité, l’autre n’existe pas.

L’autre n’est qu’un objet qui n’a pour unique raison d’être l’utilité qu’il peut avoir pour le pervers.

Le comportement pervers est: Je vais me servir de l’autre pour obtenir ce que je veux, et je vais m’arranger pour que ma proie se sente coupable pour qu’elle ne m’en veuille pas et n’ait aucun désir d’indépendance.

Ce qui veut dire que le pouvoir du pervers narcissique passe par l’humiliation d’autrui car eux n’ont pas réussi à accéder à la sexualité génitale adulte.

Déni de castration

Dans une relation quelle qu’elle soit nous sommes toujours deux. Il y a toujours une interaction entre les partenaires

En voulant dominer le pervers narcissique « montre » qu’il possède la puissance, le phallus, car lui a été castré bien plus tôt. Comme il ne reconnaît pas cette castration symbolique il va vouloir se narcissiser en prenant de la  » puissance  » et en jouissant de cette puissance, lui, qui n’a plus de puissance phallique.

En quoi de rentrer dans la perversion sexuelle, dans la sexualité débridée, vient-il remplir un vide et un déni de castration chez le pervers?

Quelqu’un qui est « châtré », qui n’a pas de phallus dans le sens psychanalytique du terme, va demander à ce que l’autre agisse à sa place pour lui rendre un semblant de phallus. On voit bien dans ce comportement toute la pauvreté sexuelle du pervers narcissique.

En psychanalyse il convient de ne pas confondre « phallus » qui est la représentation de la masculinité avec « pénis » qui est l’organe génital.

Cette attitude montre un déséquilibre chez le manipulateur pervers exprimant des déviances sexuelles puisqu’il est obligé de demander à son ou sa partenaire d’agir pour combler son propre vide émotionnel et attend de l’autre qu’il lui montre ce qu’est un phallus et ainsi lui rendre sa sensation de puissance dans la virilité.

Manipulateur pervers narcissique - Geneviève Schmit - http://soutien-psy-en-ligne.fr

Le psychanalyste Gérard-Yves Cathelin nous explique que la victime est donc là pour combler ce manque phallique pour dire « je te reconnais en tant qu’homme masculin et porteur de phallus et je vais te donner les moyens, je suis d’accord pour que tu puisses avoir ce phallus ». C’est ce que demande le pervers narcissique à sa victime ! « Montre-moi que j’ai un phallus, montre-moi que par ce que tu vas me montrer je peux exister en tant qu’homme. Sans toi je n’existe pas. Je ne peux jouir sans ce que tu vas me montrer, sans la façon que tu vas avoir d’en jouir ».

Le pervers ne jouis pas lui-même mais le fait au travers de l’autre, au travers de ce que sa compagne ou son compagnon va lui montrer de lui-même.

Paradoxalement, si on observe le comportement du bourreau et de sa victime avec le recul nécessaire, on peut se rendre compte que c’est la victime qui est la garante involontaire du plaisir et surtout du sentiment de puissance virile de son bourreau dont elle vient combler le vide.

Autrement dit …

En entrant malgré elle dans le jeu de la perversion sexuelle, la victime donne vie au bourreau qui la détruit.

Comme ce pervers qui a demandé à sa femme d’avoir un rapport avec un inconnu. Il va jouir du fait qu’elle a ce rapport sexuel avec un inconnu. Autrement dit, c’est l’acceptation et le comportement de sa femme qui va donner à cet homme sa jouissance et son sentiment de puissance.

Mais prenons garde de généraliser. Tous les pervers narcissiques ayant une sexualité pervertie n’utilisent pas nécessairement des relais pour agir à leur place.
Par contre, qu’il se place dans une position dominante ou dominé, c’est toujours lui qui impose les règles, c’est donc toujours lui le dominant.

Toujours plus

Le manipulateur pervers va pouvoir décharger ses tensions sexuelles dans le fait même d’imposer à son ou sa partenaire ses propres règles qui évolueront avec le temps.

Mais le seuil de ses exigences va progressivement s’élever au fur et à mesure des acceptations de sa complice piégée. Nous allons assister à une réelle escalade des exigences du manipulateur pervers narcissique et à un avilissement de plus en plus profond de sa victime complice involontaire.

addiction

Cette réalité trouve son sens dans le fait que s’étant habitué au plaisir ressenti dans un scénario il lui faudra désormais plus pour éprouver cette même jouissance. Or nous savons que le pervers narcissique a un besoin impérieux d’une part, de ressentir son pouvoir sur l’autre, et d’autre part de décharger les tensions qui s’accumulent inlassablement en lui.

Le pervers narcissique est piégé dans un système qu’il a construit inconsciemment pour masquer aux autres et à lui-même le vide qui l’habite.

De plus, pour asseoir son sentiment de pouvoir et de contrôle, le pervers narcissique cherche constamment à repousser les limites de sa victime, et ce, dans tous les domaines.
Autrement dit, si la victime accepte une attitude sexuelle qu’elle réprouve pourtant, ce sera pour son bourreau un acquis, une limite franchie qu’il aura hâte de repousser encore.

Il n’aura de cesse alors de vouloir la repousser encore plus et entre donc dans des exigences toujours plus grandes de sa complice involontaire.

Bien que relativement peu fréquents, je constate hélas que cette escalade peut aller jusqu’à des actes incestueux.
Là encore, on peut retrouver des conflits intérieurs, un œdipe peut-être non résolu, qui tentent de s’exprimer par des actes impardonnables.

Le pervers narcissique dans la posture de soumission

Et que penser du manipulateur pervers narcissique qui se positionne en soumission?

Quelle belle perversion, quel suprême contrôle que de contraindre l’autre à jouer le rôle dominant !

Le pervers impose à l’autre le pouvoir, et la victime croit l’avoir.
Encore un jeu de leurre, d’illusion.

Un pervers narcissique n’a pas atteint une sexualité adulte satisfaisante. Il le sait et comme il ne veut pas en prendre conscience, soit il va humilier la victime, soit il va se mettre en position régressive de petit enfant totalement dépendant de sa mère.

Cette soumission demandée par le pervers narcissique peut aussi dire que se trouvant du côté passif de l’échange sexuel il se positionne dans une homosexualité non déclarée et latente.

Donc, avec un regard psychanalytique, si le pervers narcissique se met dans la position de souffrance on entre dans l’ordre de l’homosexualité puisqu’il se met dans la position d’être passif.

Il y a des hommes de pouvoir, des personnalités bien pensantes, chefs d’entreprises, avocats, des comédiens et même des hommes politiques qui vont voir des professionnelles « nourrices » qui leur mettent des couches, les talquent et leur préparent des biberons. C’est tout ce qu’ils demandent…

Sexualité du manipulateur pervers soumis

Cette « pseudo-soumission » permet au pervers narcissique de vérifier le stade de dépendance de son ou de sa partenaire. C’est aussi une manière de tester sa résistance et ses limites car là aussi, la déviance va aller en s’accentuant avec le temps.

Le pervers narcissique ne pourra se positionner dans la soumission uniquement dans la sexualité.

Il se peut que dans cette apparente inversion des rôles, dominé/dominant, la victime, actrice de ce jeux sexuel, ait le sentiment de prendre une certaine revanche sur les humiliations et les contraintes exercées par le manipulateur pervers dans le quotidien.

Inconsciemment ou pas, la victime peut penser que si lui s’est montré en faiblesse elle peut elle aussi se montrer en faiblesse. Il donne l’exemple de la bassesse.

Comme cette victime qui me confie qu’elle avait la sensation de pouvoir l’annihiler. Que par l’apparente soumission de son bourreau elle avait l’occasion de prendre sa revanche, de prendre le pouvoir. Elle se sentait dans la perfection de la réalisation, pensait avoir la main.
C’était le seul moment où elle avait l’impression d’être libre.

Conclusion

La sexualité du pervers narcissique sera très souvent un terrain de prédilection pour le pervers narcissique, qu’il soit homme ou femme, et qui pourra, derrière les portes closes, exprimer pleinement son besoin de contrôle et de puissance par des pulsions érotiques qui le gouvernent.

Quant à la proie, elle sera en prise entre la honte des actes qu’elle est amenée à poser et la jouissance d’être en apparence l’objet de toute l’attention de celui dont elle est dépendante.

Témoignages sur la sexualité du pervers narcissique

Clément nous confie:

Étant homosexuel, « mon » PN était ce que l’on appelle communément « passif », et je l’analyse de deux façons: d’une part un moyen de maintenir ce masque qui était le sien de la petite créature meurtrie, fragile, sensible et d’autre part, comme une conséquence, un moyen, pour faire simple, de se laisser posséder pour mieux posséder votre âme, car sous l’apparente soumission c’est bien lui qui dirige et domine avec une froideur intérieure qui n’a d’égale que cette fausse soumission à l’autre. Et c’était dans mon cas le seul moyen efficient de me dominer sexuellement puisque lorsque j’étais « passif » mes défenses étaient bien supérieures et il lui était plus difficile de m’atteindre puisque je ne m’abandonnais pas. Et ce d’autant plus qu’à chaque fois que c’était lui qui me pénétrait j’avais un sentiment étrange de malaise et de mal-être, l’étrange sensation sans bien entendu pouvoir la nommer alors, d’être un objet et de me sentir sale, ce que je lui disais (à ne jamais faire!…) pour finir par m’en attribuer le tort et la culpabilité…. je ne sais si c’est toujours le cas, mais d’après mon expérience, le sexe est avec un PN le lieu paroxystique de sa manipulation. Du dégoût de soi-même et de la destruction de la confiance et de l’estime de soi dans lequel on sombre peu à peu.

Une domination passive oui! Je crois que dans mon cas la véritable jouissance qu’il tirait était de l’ordre d’un théâtre de la cruauté. J’ai le sentiment qu’il jouissait d’être là, intérieurement froid, à m’observer livrer mon âme en lui faisant l’amour avec toute la tendresse et l’amour que je pouvais trouver en moi. Je pense qu’il jouissait en vérité de me voir si absolument offert et entièrement, corps et âme, dirigé vers lui et pour LUI. C’est en cela qu’il domine. Car lui ne donne rien et il jouit de voir l’autre s’offrir absolument et de plein gré et ce sans qu’il n’ait rien à faire ni provoquer, ultime manipulation

C’est intolérable et insupportable sentiment d’avoir été floué, trahi dans le plus intime de son être; en un sens « violé », mais avec mon consentement…

Le pire étant que j’ai eu ce sentiment pendant un an et demi sans pouvoir le nommer. Sans avoir suffisamment de confiance en soi pour se fier et avoir foi en cette « intuition du corps ». J’étais en outre trop prompt à me blâmer moi-même de ressentir cela et toute discussion sur le malaise que je pouvais ressentir ne menait qu’à l’accroissement de ma culpabilité. C’est là aussi le « viol consenti », avec un PN nous sommes les victimes volontaires.

Sophie:

Sophie me raconte l’histoire de ce très bel homme qu’elle a croisé dans un club où des femmes dansent dans l’attente d’être choisies. Il avait exposé sa femme, une magnifique femme soumise au point de n’être plus qu’un morceau de chair fraîche comme au Moyen-Age!
Cet homme habillait, préparait, parait sa femme pour l’emmener sur une scène où une trentaine de mecs choisissaient.

Marie:

Sauna – Laurent les épaule gonflait puissance masculine face à ces prédateurs.
Sentait son amour car il protégeait – mise en scène – Le fait que d’autres aient envie de sa chose.

Lili:

Je peux définir mon ex compagnon comme un nymphomane. Il « tournait » avec 3,4 femmes en même temps, se vantait de se « toucher » plusieurs fois par jour.
Il était très porté sur la porte de derrière si je puis dire, c’était son obsession la sodomie. Enfin c’était moi évidemment!
Rien de plus qui ne sort de l’ordinaire, c’est même moi qui une fois lui ai parlé de club échangiste, il faut avouer qu’il ne m’existait pas du tout. Mon dieu ce que je n’avais pas dit! Cela m’a valu une sacrée réputation d’ailleurs! Il a été très touché.
Je pense qu’ils n’ont pas d’émotions oui, mais pour les autres, quand cela les touchent, ils en ont.
Je me souviens d’une fille (la petite amie de son neveu) qui lui en avait mis plein la tronche et lui disait qu’il avait beaucoup de chance de m’avoir car c’était en gros un déchet!
Il en a eu des émotions et il était blanc et en sueur…
J’ai compris par la suite qu’elle savait qu’il me trompait et qu’il ne disait pas que des gentillesses sur moi…
Voilà un petit message avec ma petite contribution pour dresser le portait comme il se doit de ses monstres.
Parfois on ne les reconnaît pas toujours dans les articles donc plus il y a d’exemples mieux ils seront démasqués.
Amicalement Lili

Geneviève SCHMIT  – 2015 – révision 2022

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