Hélène

J’ai vécu 4 ans avec P. sans recevoir un seul coup.

Pourtant, très vite, j’ai eu peur pour ma vie.
Tant que j’étais soumise, je ne me doutais pas du danger, mais poussée par ma nature rebelle, j’ai fini par ne plus accepter la domination de P., et la peur s’est invitée dans notre foyer.

HélèneChantages matériels et affectifs, menaces, brutalité verbale, intimidations et dénigrement.
Tous ces ingrédients, déversés sur ma vie quotidiennement mais à doses homéopathiques, ont participé à ma sidération et à ma paralysie face à un danger autrement plus grand, la mort.
J’ai confié un jour à une amie : « Je sais que c’est risqué de rester, mais c’est aussi risqué de partir . »

P. pratiquait la musculation et exhibait avec fierté sa force physique.
De caractère colérique et impulsif, il pouvait entrer dans des rages démesurées et vomissait sa haine par les yeux, la bouche, tout le corps, ce qui me figeait d’effroi.

Il pouvait briser des objets, s’emparer de mes clés pour me séquestrer dans l’appartement, ou m’empêcher de dormir. Mais jamais de coups.
Pourtant, le jour où je me suis enfuie, il m’avait poussée dans les escaliers avec notre fille dans mes bras.

Nous avons eu beaucoup de chance.

Aujourd’hui, avec ma fille à mes côtés, je revis…loin de P.

Je pense à toutes ces femmes qui survivent – car il s’agit bien de survie – avec cette peur mortifère, sans réussir à la nommer.

Faîtes confiance à vos intuitions, à votre pulsion de Vie, et prenez le chemin de la libération, car pour être enfin heureuse, il faut en faire le choix
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Hélène.

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