Plume

J’ai rencontré mon Prince à 22 ans, il en avait 20 et était charmant…
le rêve incarné de mon cœur de punkette

Pendant trois ans, méthodiquement, il me détruit…
humiliations publiques,insinuations,double langage, appropriation de mon entourage par la séduction ou éloignement des personnes clairvoyantes, piques continuelles alternées de moments forts
jamais de coups… trop malin pour ça…
Je donne et marche sur le fil d’un rasoir, jonglant entre caresses et mépris.

Il me mène au bout de moi même, et une part de moi aime ce challenge
L’impression de devoir courir en permanence pour rester au niveau… son niveau d’excellence….
mais sous la pression, je fissure…

Je fais partie de ces arbres qui poussent malgré les tempêtes, comme le chêne vert sous le mistral…,
en biseau peut être mais toujours vivante…

Alors il passe à la vitesse supérieure et me viole… deux fois et là il gagne, je vole en éclats et meurs…
Autoportrait réalisé par Plume en 1999 ...

Autoportrait réalisé par Plume en 1999 …

Mais je cherche à me battre sans même me rendre compte, même si je ne comprends pas encore
tout est de ma faute… je ne suis pas assez… et puis je n’ai rien dis… j’ai pas crié assez fort, il ne s’est pas rendu compte
et puis si j’y pense encore, c’est bien que c’est moi qui…
Il me faudra une deuxième histoire, terrifiante dans sa violence pour que je comprenne qu’il y a un problème, et que je crie enfin stop
je me barre… loin

Je me demande toujours ce que ça aurait changé si au lieu d’avoir un
« mais non, ton type est génial, tu as tellement de chance »
en réponse à mes premiers doutes, j’avais eu un topo sur la perversion narcissique…

Le sachant je sais que je serai partie avant le viol, comme je suis partie avant les coups la deuxième fois…
accro ou non je l’aurai fait…
Mais mon entourage n’a pas osé… peur de se mêler
certains ont parlé mais trop tard, beaucoup trop tard… le mal était déjà fait
et j’avoue que je les ai haïs pour ça…

Aujourd’hui ma haine et ma colère sont loin, ma vie à pris du sens et j’ai retrouvé le gout d’aimer
j’écris et crie dans l’espoir que ça puisse permettre à l’un d’entre vous de partir à temps…
pour avoir un avenir, car l’avenir heureux ça existe, j’en témoigne aujourd’hui

Nous ne sommes pas juste la somme de nos souffrances

Rachel, je pense à toi fort…

 

 

Plume

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