Parlons de la mort… ou taisons-la. (Partie 1)

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Trouver la justesse entre les besoins du mourant et de ceux qui l’entourent

Parlons de la mort… ou taisons-la (La mort, partie 1)

Quand la mort s’approche, le monde intérieur change de lumière

Lorsque la mort s’installe dans l’horizon d’une vie, elle ne surgit pas toujours d’un seul coup.
Parfois elle avance à pas de loup.
Parfois elle se glisse dans les interstices du quotidien, comme une présence qu’on sent approcher avant même de pouvoir la nommer.

Dans ces moments où le temps ralentit, où chaque geste porte un poids nouveau, où chaque parole peut devenir un héritage, les attentes de la personne en fin de vie prennent une dimension singulière.

Elles dépendent de l’histoire de chacun, de sa foi ou de son absence de foi, de ses liens, de ses forces et de ses blessures.

Et pourtant, à travers la littérature médicale, psychologique et spirituelle, certains besoins reviennent, constants, puissants, profondément humains.

Cet article leur est consacré : non pour édulcorer la fin, mais pour lui rendre son humanité.

Qu’attend la personne en fin de vie ?

Soulager la souffrance physique et psychique

La priorité est simple et universelle : ne pas souffrir.
La gestion de la douleur, de l’essoufflement, de l’angoisse et de la fatigue est essentielle.

Mais la souffrance n’est pas qu’une affaire de corps.
Beaucoup expriment le besoin de rester lucides, capables de parler, d’entendre, de comprendre, de garder un espace intérieur qui leur appartient encore.

Car la paix physique n’exclut pas la nécessité d’une paix intérieure.

Garder un sentiment de dignité : rester “une personne entière”

La personne mourante veut être reconnue comme un être complet, pas comme un “cas en phase terminale”.

Elle peut exprimer le besoin :
• de mettre en ordre ses affaires,
• de clarifier une relation,
• de soulager un secret,
• de demander pardon ou de le donner,
• de rencontrer un représentant religieux ou spirituel.

Ce mouvement intérieur est souvent décrit comme “boucler la boucle” :
pas pour effacer le passé, mais pour l’apaiser.

Rester libre de ses choix jusqu’au bout

Même quand le corps décline, l’être humain a besoin d’autonomie.

Pouvoir décider :
• où l’on souhaite être soigné,
• qui peut venir ou non,
• ce que l’on accepte ou refuse (y compris l’acharnement thérapeutique).

Il ne s’agit pas de maîtriser l’inévitable, mais de ne pas être dépossédé de sa propre fin.

Avoir une présence… mais aussi du silence

La personne en fin de vie cherche souvent deux choses paradoxales :
• quelqu’un avec elle,
• mais pas trop près.

Un regard, une main, un silence partagé, une prière murmurée suffisent parfois.
L’envahissement, la sur-sollicitation ou la positivité forcée l’épuisent.

L’isolement ressenti, lui, peut devenir une détresse immense.

Donner du sens : comprendre ce que l’on laisse derrière soi

La fin de vie réveille une quête intime :
« Quelle trace ai-je laissée ? Qu’ai-je transmis ? Qu’est-ce qui va demeurer après moi ? »

Cette recherche de sens peut être :
• spirituelle,
• religieuse,
• philosophique,
• ou simplement humaine.

Elle n’appartient à personne d’autre qu’à celui qui la vit.
Elle ne se commande pas, ne se force pas.

Permettre la transition dans la paix

La fin de vie n’est presque jamais un moment : c’est une transition.
Un passage d’un état à un autre.

Accompagner consiste parfois à offrir une forme d’autorisation :
celle de se reposer, de lâcher, de partir.

Sans précipitation, sans injonction, mais avec une vérité douce et ajustée à ce que la personne peut entendre… et dire.

Conclusion : entendre ce que le mourant n’ose parfois dire

Accompagner la fin de vie, ce n’est pas seulement veiller une personne qui s’éteint ;
c’est cheminer à ses côtés dans un territoire où chaque mot compte, où les émotions prennent une densité nouvelle, où la vérité se fait à la fois plus fragile et plus essentielle.

La personne en fin de vie n’attend pas des miracles.
Elle attend qu’on la regarde encore comme une personne entière,
qu’on l’écoute sans la fuir,
qu’on la respecte dans ce qu’elle croit ou ne croit pas,
qu’on n’éteigne pas son dernier espace de liberté.

Elle attend un lien humain, simple, juste.
Un lien qui ne retient pas, mais qui accompagne.
Un lien qui reconnaît que la mort appartient à la vie, et que ce passage peut être traversé sans abandon, sans mensonge, sans honte.

La mort nous enlève un corps, jamais un lien.
Et accompagner avec justesse, c’est permettre à ce lien de rester vivant, même dans la fin.

Pour aller plus loin : comprendre ceux qui restent

Pour aller plus loin : comprendre ceux qui restent

Comprendre les besoins du mourant, c’est déjà éclairer une grande part du chemin.
Mais la fin de vie concerne rarement qu’une seule personne ; elle façonne aussi ceux qui entourent, veillent, hésitent, s’effondrent ou se relèvent.

Pour découvrir ce que vivent les proches — leurs peurs, leurs maladresses, leurs élans, leurs limites, leurs espoirs et désespoirs,  je vous invite à lire le second article de cette série :

👉 « La mort vécue par les proches : pourquoi c’est si difficile, si bouleversant… et comment trouver la justesse dans l’accompagnement »

Car comprendre l’un permet toujours d’aimer l’autre plus justement.

Geneviève Schmit – novembre 2025

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Genevieve Schmit

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