L’homme paillasson …

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Homme paillasson : la fausse paix qui nourrit la violence

Qu'est ce que l'homme "paillasson" ?

Cette expression, « homme paillasson », ne vient pas d’un concept théorique.
Ce sont les mots d’un de mes patients, un homme, qui a un jour posé ce terme sur son propre fonctionnement.

L’« homme paillasson » n’est pas nécessairement un homme faible.
C’est un homme qui a choisi, souvent sans en avoir pleinement conscience, la stratégie la plus pacifique pour éviter le conflit : se taire, céder, s’effacer.

Le problème est que cette paix de façade se paie cher. Elle se fait au détriment de sa joie de vivre et devient le terrain idéal de l’emprise perverse, là où le système narcissique n’a même plus besoin de forcer, puisqu’on lui laisse toute la place.

Se taire pour aimer, c’est déjà se perdre

Se taire pour éviter un conflit n’est pas de l’amour.
C’est l’expression silencieuse d’une peur déguisée en bienveillance.

Chaque renoncement au respect de soi, chaque excuse injustifiée, chaque limite non posée creuse un peu plus l’effacement. À force de vouloir préserver la relation, on finit par ne plus exister en son sein.
Une relation qui exige le silence pour tenir est une relation qui se nourrit de la disparition de l’autre.

L’effacement n’apaisera jamais la violence

Contrairement à ce que beaucoup veulent croire, s’écraser ne calme rien.
Cela autorise. Cela valide. Cela donne un feu vert silencieux à l’abus.

Face à quelqu’un qui domine, l’effacement n’est pas perçu comme une preuve de paix, mais comme une absence de limites. Et l’absence de limites appelle toujours une exploration. L’autre teste, avance, pousse. Ne rencontrant aucun obstacle, il s’arroge le droit d’aller plus loin, encore et encore, dans la prise de pouvoir, cherchant des limites qui n’existent pas.

L’effacement n’est donc pas une stratégie pacifique.
C’est un terrain vierge offert à la violence psychologique, et parfois à la violence physique.
Celui qui ne pose aucune limite n’apaise pas la relation, il remet le pouvoir à l’autre.

Se relever n’est pas devenir dur, c’est devenir vivant

Beaucoup préfèrent rester à genoux par peur d’être traités d’égoïstes, de violents ou d’injustes. Cette peur est l’ultime chaîne de l’emprise.

S’affirmer ne rend pas brutal. Cela révèle simplement ce qui n’acceptait déjà plus d’être piétiné.

Se relever, ce n’est pas écraser l’autre. C’est arrêter de s’écraser soi.
C’est reprendre sa place, sa voix, son axe, là où l’on s’était progressivement effacé pour survivre. Tant que tu restes à genoux, rien ne change, ni l’autre, ni la relation, ni la violence.

Le respect ne se négocie pas et ne se mendie jamais.
Il commence le jour où tu acceptes une vérité inconfortable : perdre une relation toxique vaut toujours mieux que de te perdre toi-même.

De l’effacement à la domination : deux fausses sorties, une seule issue juste

Lorsque certains hommes prennent conscience de leur effacement, plusieurs chemins s’ouvrent.

Le premier est exigeant. Il suppose un travail sur soi, l’affrontement de ses peurs, la reconstruction d’une confiance intérieure et l’apprentissage de limites posées sans violence. C’est le chemin qu’a choisi mon patient.

Le second est plus rapide, plus bruyant, mais profondément illusoire : basculer dans l’excès opposé, celui du masculinisme toxique. Là, l’homme ne se relève pas, il se crispe. Il ne construit pas une autorité intérieure, il enfile une cape de fausse virilité.

Derrière l’agressivité, la domination affichée et parfois la haine des femmes, il n’y a pas de force retrouvée, mais une faiblesse intacte maquillée en pouvoir.
La limite juste protège, la domination viole.

L’une naît de la confiance, l’autre de la peur.
Et contrairement à ce que prétendent ces postures radicales, la masculinité toxique n’est pas une guérison de l’effacement : c’en est la fuite.

L’héritage d’un modèle masculin défaillant

On ne devient pas un « homme paillasson » par hasard.

Derrière ce fonctionnement, il y a presque toujours une image masculine absente, écrasée ou disqualifiée. Un père effacé, soumis, silencieux. Ou au contraire un père violent, imprévisible, dont l’enfant a appris qu’il valait mieux ne jamais provoquer la colère. Dans les deux cas, le message implicite est le même : être un homme, c’est se taire ou dominer.

Il n’existe alors aucun modèle de force calme, de fermeté juste, de masculinité contenante. L’enfant devenu adulte choisit la seule voie qui lui a semblé sûre : éviter le conflit à tout prix. Plus tard, face à une dynamique d’emprise, ce schéma se réactive mécaniquement. L’homme ne rejoue pas la relation présente, il rejoue une loyauté ancienne.

Tant que cette origine n’est pas mise en lumière, il croit manquer de caractère, alors qu’il manque surtout d’un modèle intérieur fiable.

Conclusion

Prendre conscience de ces mécanismes n’est pas une fin, c’est un début.

L’intelligence émotionnelle n’est pas un concept abstrait, c’est une capacité concrète à comprendre ce qui se joue en soi, à sortir des automatismes hérités, et à poser des limites justes, sans violence ni soumission.

Les hommes qui se reconnaissent dans cet article n’ont pas à choisir entre s’écraser ou dominer. Une autre voie existe : celle d’un travail personnel structurant, exigeant et profondément libérateur. Se reprendre en main, ce n’est pas devenir quelqu’un d’autre, c’est enfin devenir soi, avec solidité, discernement et responsabilité.

C’est précisément dans cet esprit que j’accompagne les hommes qui souhaitent sortir de l’emprise, retrouver leur axe et construire des relations fondées sur le respect, la clarté et la maturité émotionnelle.

Ce travail sur soi dépasse largement l’individu. Il suppose une remise en question réelle, assumée, parfois inconfortable, mais profondément féconde. C’est le choix conscient de rompre avec des schémas toxiques hérités, souvent transmis de génération en génération, et de refuser de les léguer à ses enfants. Se remettre en question à l’âge adulte n’est pas un aveu de faiblesse, c’est un acte de responsabilité. C’est offrir à ses enfants non pas des discours, mais un modèle vivant de transformation et de maturité émotionnelle.

"On ne sort pas de l’emprise en devenant plus fort que l’autre, mais en devenant enfin responsable de soi."

Geneviève Schmit – décembre 2025

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FAQ

Une situation de « paillasson » se rencontre lorsqu’une personne, souvent très empathique, se retrouve sous l’emprise psychologique d’une personne toxique ou manipulatrice. Elle accepte d’être culpabilisée, harcelée, parfois victime de harcèlement moral, tout en se voyant constamment présentée comme le bourreau, tandis que l’autre passe pour la victime.

Dans ce type de relation toxique, la proie est manipulée, maintenue sous son emprise par la culpabilité, la séduction, l’ego et le narcissisme. L’agresseur exerce son emprise, la maintient par la peur de perdre, inverse les rôles, et fait douter la victime de sa propre perception. Cela peut se produire dans un couple, face à un parent toxique, ou dans un contexte professionnel.

La personne sous emprise cherche à comprendre, à réparer, à faire preuve d’empathie, pendant que l’autre maintient son emprise, parfois en la faisant passer pour instable ou responsable, y compris devant des tiers, voire un psychiatre ou un psychanalyste mal informé du contexte de manipulation.

Se libérer de l’emprise suppose de reconnaître que l’on est victime, de défaire l’emprise, de sortir de la relation, parfois de fuir au plus vite, et d’engager un travail thérapeutique adapté pour échapper à son emprise et se reconstruire.

Traiter quelqu’un comme un paillasson signifie exercer une emprise sur lui en l’utilisant, en le rabaissant et en le culpabilisant, jusqu’à ce qu’il devienne victime d’une relation profondément déséquilibrée. La personne traitée comme un paillasson est souvent manipulée, amenée à porter la faute sur elle-même, tandis que l’autre passe pour une victime.

Dans ce type de relations toxiques, un manipulateur narcissique ou une personne narcissique exploite les failles psychologiques de l’autre, son empathie, sa peur du conflit ou son besoin de reconnaissance. Ces mécanismes pervers reposent sur la culpabilité, l’emprise de la colère, l’inversion des rôles et une manière perverse de maintenir le contrôle. La victime est alors sous l’emprise, parfois sans en avoir conscience, et finit par douter de sa propre personnalité.

Traiter quelqu’un comme un paillasson, c’est aussi maintenir son emprise en le faisant passer pour instable, excessif ou fautif, y compris devant des tiers, ce qui peut renforcer la confusion, notamment dans des cadres comme la psychanalyse lorsqu’elle ne tient pas compte du contexte de manipulation. Les conséquences perverses sont importantes : perte d’estime de soi, sentiment de honte, impression d’être responsable de tout, et impossibilité de sortir de la relation.

Se libérer de l’emprise suppose d’identifier ces comportements pervers, de comprendre que l’on est victime d’une manipulation, et de mettre en place une contre-manipulation saine, c’est-à-dire des limites claires, un retrait émotionnel et un accompagnement adapté. C’est ainsi que l’on peut défaire l’emprise, s’en trouver libéré, et sortir durablement de relations pathologiques.

Se comporter comme un « paillasson » en couple n’est ni un hasard, ni un défaut de caractère. Cela survient souvent lorsqu’une personne est manipulée, culpabilisée et progressivement sous l’emprise d’un partenaire qui exerce une manipulation affective. Dans ce type de relation, quelqu’un agit de manière subtile pour inverser les rôles : il se fait passer pour une victime, tandis que l’autre devient victime sans même en avoir conscience.

Ce mécanisme repose sur des mécanismes pervers bien connus : dévalorisation, culpabilité, transfert de la faute sur autrui, pression émotionnelle, parfois menaces de rupture. Le partenaire manipulateur, homme pervers ou femme manipulatrice, sait manipuler en exploitant une faille narcissique, une peur de perdre, ou une personnalité très empathique. Peu à peu, la personne sous emprise doute d’elle-même, cherche à réparer, s’excuse en permanence et finit par passer pour folle ou instable, y compris aux yeux des autres.

Dans ces relations pathologiques, le manipulateur exerce son emprise en faisant porter la responsabilité sur l’autre, en se présentant comme incompris ou blessé, et en niant toute violence. Les manipulateurs sont parmi nous, parfois très convaincants, capables de passer pour des victimes devant l’entourage. L’ex, souvent idéalisé ou craint, reste présent psychiquement et maintient l’emprise même après la rupture.

Comprendre pourquoi l’on tombe sous l’emprise est une étape essentielle pour défaire l’emprise. Se libérer ne passe pas par plus d’efforts ou plus de compréhension, mais par l’identification du comportement pervers, la reconnaissance du fait d’être victime, et la mise en place de limites claires. C’est ainsi que l’on peut se libérer de l’emprise, sortir de la relation toxique et retrouver sa place sans domination ni soumission.

On reconnaît une manipulation affective lorsque quelqu’un agit de façon répétée pour influencer, contrôler ou dominer l’autre sans affect authentique, tout en le maintenant sous l’emprise. La personne manipulée se sent progressivement culpabilisée, confuse, responsable de tout, alors même qu’elle est en réalité manipulée.

La manipulation affective repose sur des manipulations psychologiques et une logique perverse bien identifiable. Le pervers manipulateur, homme pervers ou personne manipulatrice, cherche à exercer son emprise en inversant les rôles : il se fait passer pour une victime, rejette la faute sur l’autre et nie toute responsabilité. Ce jeu pervers conduit la victime à douter de sa perception, à s’excuser sans cesse et à se sentir fautive.

Un signe central est le sentiment d’être totalement sous l’emprise. La victime tente de comprendre, de réparer, d’apaiser, tandis que le manipulateur, parfois narcissique, agit selon un mécanisme pervers froid et calculé. Derrière une apparence blessée ou charmante, l’esprit pervers cherche à maintenir le pouvoir. Ce système pervers peut persister même après la rupture : le souvenir du mon ex continue à influencer les pensées et les décisions.

La perversité du système se manifeste aussi par la dévalorisation, la culpabilité chronique, le fait d’être présenté comme instable ou fautif aux yeux d’autrui. Les leurs victimes finissent par s’effacer, perdre confiance et normaliser l’inacceptable. Il ne s’agit pas d’un conflit de couple classique, mais d’un fonctionnement pathologique, marqué par des tendances perverses et une absence d’empathie réelle.

Démasquer une manipulation affective, c’est comprendre que l’on ne manque pas de caractère, mais que l’on est pris dans un système. Défaire l’emprise suppose de reconnaître l’avoir une emprise exercée sur soi, de poser des limites fermes, et de s’appuyer sur un accompagnement adapté pour s’en trouver libéré de l’emprise. C’est ainsi que l’on peut sortir durablement de relations toxiques et se reconstruire.

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Genevieve Schmit

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