EMDR à distance – Victime de relation perverse, libérez-vous du stress post-traumatique
Lors de l’une de nos consultation, Isabelle m’explique que sa vie familiale vacille, et son corps aussi. Elle décrit une agitation sourde, l’impression d’être en apnée, et ce vieux réflexe appris dans l’enfance asthmatique : “respirer = douleur”.
A sa demande, j’accepte exceptionnellement de faire deux séances le même jour, en visio consultation. L’objectif est clair : décoller ce conditionnement et permettre au corps de retrouver une respiration sûre, ici et maintenant.
Comment ça se passe, très concrètement
Isabelle s’installe chez elle, face à la caméra de son ordinateur, jamais sur tablette ou téléphone, afin de conserver l’amplitude nécessaire au suivi des mouvements oculaires. Le cadre est posé : consignes brèves, signal d’arrêt, pauses au moindre débordement. Je lui propose de se centrer sur une sensation pivot (diaphragme, poitrine). Je guide ensuite ses mouvements oculaires dans un rythme régulier. Rien de spectaculaire. Entre les séquences, le corps d’Isabelle réagit malgré elle : des micro-mouvements apparaissent, des tensions se dénouent, un bâillement profond jaillit, puis un soupir. On revient au calme… et on repart. Le cerveau fait son travail, tranquillement, sous mon regard attentif.
Ce qui change en deux séances
Au fil des passages, la barre au front s’estompe, la nuque se relâche, la posture s’ouvre. Peu à peu, un glissement s’opère : la respiration d’aujourd’hui, désormais sécurisée par le traitement médical, se détache des souvenirs douloureux d’hier. Le réflexe “respirer = danger ” perd de son emprise. La fatigue est bien présente, normale après un tel travail, mais des vagues de calme apparaissent, profondes et régulières. Nous convenons d’un rendez-vous de consolidation à distance dans trois semaines, afin de laisser le processus d’intégration se poursuivre. Isabelle sait qu’elle peut me contacter à tout moment si elle en ressent le besoin.
Pourquoi l’EMDR en visio consultation aide vraiment
Parce qu’elle permet d’intervenir quand le problème est le plus actif, sans délai ni déplacement, et dans l’environnement familier du patient. Le cadre, lui, reste ferme et sécurisant : rythme ajusté, pauses, clôture contenante.
Pour les patients qui savent que je pratique l’EMDR, la visio offre un atout majeur : elle permet de “profiter” d’un moment d’émotion intense pour engager immédiatement les mouvements oculaires et amorcer la désensibilisation. Plutôt que d’attendre une séance programmée, nous travaillons sur le vif, au moment même où la charge émotionnelle présente est puissante, ce qui rend le processus à la fois plus naturel, plus profond et souvent plus rapide.
Précautions
En cas de signe somatique aigu, crise d’asthme, douleur thoracique, malaise, c’est le médecin qui doit intervenir en priorité. L’EMDR, elle, progresse par étapes : dès que l’intensité devient trop forte, on stabilise, on apaise, puis on reprend plus tard, au rythme juste du corps.
Entre les séances
Nous choisissons toujours une phrase courte, positive et crédible, à dire au corps chaque jour. Pour Isabelle : “Aujourd’hui, mon corps respire librement et en confiance.” Quelques cycles respiratoires lents, sans recherche de performance, suffisent ensuite à consolider ce nouvel ancrage.
Ma manière de travailler
Suite à la demande insistante de certains patients, j’utilise depuis plusieurs années l’EMDR en visioconsultation, notamment auprès de victimes de violences intrafamiliales, mais aussi dans d’autres contextes. Le plus souvent, je propose une première séance de travail, suivie une à deux semaines plus tard d’une séance centrée sur l’EMDR, puis un point une ou deux semaines après. Entre ces rendez-vous, la personne peut me joindre selon le mode convenu. Parfois, comme pour Isabelle, deux séances rapprochées suffisent à provoquer un basculement net.
En bref
L’EMDR en visio, lorsqu’elle est conduite dans un cadre précis et sécurisant, permet de dénouer des réflexes conditionnés profonds et de rendre au corps sa liberté d’aujourd’hui. Intégrée à mon travail d’accompagnement des victimes de violences intrafamiliales et de manipulation perverse, cette approche offre un espace exceptionnel où le corps, l’émotion et la compréhension se rejoignent.
Elle permet non seulement d’apaiser les traces laissées par l’emprise, la peur ou la culpabilité, mais aussi de restaurer une sensation de sécurité intérieure et de pouvoir personnel. Pouvoir bénéficier de cette méthode au cœur d’un suivi thérapeutique global est une véritable chance : c’est offrir au patient la possibilité de se libérer de l’impact traumatique tout en réapprenant à habiter son corps avec confiance.
Pas à pas, dans un cadre précis et respectueux, je vous accompagne sur ce chemin de reconstruction, vers la reprise de votre pouvoir intérieur et la paix retrouvée.
Geneviève Schmit – octobre 2025
Est-il possible de faire de l'EMDR en visio ?
Oui, tout à fait. Je pratique l’EMDR en visioconsultation quotidiennement. Cette méthode, parfaitement adaptée au travail à distance, conserve toute son efficacité lorsqu’elle est conduite dans un cadre structuré et sécurisant. Elle permet d’intervenir au moment où la charge émotionnelle est la plus présente, tout en restant dans l’environnement familier du patient.
Pourquoi l'EMDR pour les victimes de pervers narcissiques?
L’EMDR est particulièrement indiquée pour les victimes de pervers narcissiques car elle agit directement sur les traumatismes psychiques laissés par l’emprise, le harcèlement moral et la manipulation affective. Cette approche permet de désensibiliser les stimuli traumatisants qui entretiennent l’anxiété, la dépression ou les troubles du comportement liés à la répétition du trauma.
Contrairement à une simple psychothérapie verbale, l’EMDR aide le cerveau à retraiter l’information émotionnelle bloquée, rétablissant peu à peu l’équilibre de la santé mentale.
Pratiquée par un psychothérapeute expérimenté, elle favorise la sortie du rôle de proie, apaise les symptômes psychiatriques ou psychiques, et redonne confiance et stabilité à la personne ayant été victime de perversion narcissique.
L'EMDR à distance est-elle efficace ?
Oui, l’EMDR à distance est tout aussi efficace qu’en cabinet lorsqu’elle est guidée par un thérapeute expérimenté.
Cette approche permet de traiter les traumatismes psychiques et les états de stress post-traumatique liés à une relation pathologique, à un harcèlement moral ou à une situation d’emprise.
Grâce à un cadre clair et une empathie thérapeutique constante, le patient peut retraiter les événements traumatiques depuis un lieu où il se sent en sécurité.
L’EMDR agit sur les symptômes de stress, les réactions d’évitement, les phases de dissociation ou d’anesthésie émotionnelle, et aide à restaurer l’intégrité psychique mise à mal par la culpabilisation et l’impuissance.
Utilisée depuis des années, y compris par des psychiatres et psychothérapeutes TCC, elle s’est révélée efficace pour toute personne souffrant de traumas ou d’un choc émotionnel, même à distance.
Combien de séances d’EMDR faut-il pour ressentir une amélioration ?
La durée d’un accompagnement en EMDR dépend de plusieurs facteurs : la nature du traumatisme, son ancienneté, la symptomatologie actuelle et la capacité de la personne à réguler ses émotions.
Certaines personnes ressentent un apaisement dès les premières séances, notamment lorsque le souvenir traumatique est bien identifié. D’autres nécessitent un travail plus progressif, surtout en cas de traumatismes complexes ou répétés (violences, harcèlement, manipulation perverse).
En général, une à trois séances peuvent suffire pour un événement traumatisant isolé, tandis qu’un état de stress post-traumatique ou des troubles psychiques plus ancrés demandent un suivi plus long.
L’objectif n’est pas d’oublier le traumatisme, mais d’en neutraliser la charge émotionnelle pour que le souvenir cesse d’envahir le présent.
L’EMDR, reconnue par l’Association EMDR France et la communauté psychiatrique internationale, s’inscrit dans un cadre thérapeutique rigoureux. Elle agit en profondeur sur la mémoire traumatique, permettant de restaurer l’équilibre psychique et d’améliorer durablement la santé mentale des victimes de traumatismes.
L’EMDR remplace-t-elle une psychothérapie classique ?
Non, l’EMDR ne remplace pas une psychothérapie classique, elle la complète.
Dans ma pratique, je l’intègre comme un outil thérapeutique au cœur de l’accompagnement des victimes de manipulation perverse narcissique et de violences intrafamiliales.
La psychothérapie permet de comprendre, d’analyser et de mettre du sens sur ce que la personne a vécu. L’EMDR, elle, agit directement sur la mémoire traumatique, là où les souvenirs traumatisants continuent d’alimenter la souffrance émotionnelle, les troubles anxieux ou les réactions de stress aigu.
Cette approche thérapeutique accélère le processus de guérison en permettant au cerveau de retraiter les événements traumatisants sans revivre la douleur. Elle aide à réduire les symptômes post-traumatiques, les états d’impuissance ou de culpabilité, et favorise la reconstruction intérieure.
Ainsi, dans les cas de traumatismes psychologiques liés à l’emprise, à un harcèlement moral ou à des traumatismes de l’enfance, l’EMDR s’intègre parfaitement à une psychothérapie globale. Ensemble, elles forment un accompagnement thérapeutique complet, centré sur la compréhension, la libération et la reconstruction.
Quelles sont les 8 étapes de l'EMDR ?
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) suit un protocole rigoureux en 8 étapes.
Ce cadre structuré permet d’accompagner efficacement toute personne souffrant d’un traumatisme psychologique, d’un état de stress post-traumatique, ou de troubles anxieux liés à une expérience violente.
1. Anamnèse et plan de traitement
Le thérapeute recueille l’histoire du patient, identifie les souvenirs traumatiques, les situations anxiogènes actuelles et les ressources personnelles.
2. Préparation
On installe une relation de confiance, un lieu sûr, et on explique la méthode pour que le patient se sente acteur du processus.
3. Évaluation
Le souvenir cible est précisé : image, croyance négative, émotions, sensations corporelles et niveau de détresse (échelle SUD).
4. Désensibilisation
Le patient se concentre sur le souvenir pendant que le thérapeute guide les mouvements oculaires (ou stimulations alternées). Le cerveau retraitera alors l’information bloquée.
5. Installation
Une croyance positive remplace progressivement la croyance négative initiale, renforçant la sensation de sécurité et de maîtrise.
6. Scanner corporel
Le patient observe ses sensations physiques pour vérifier qu’aucune tension résiduelle liée au traumatisme ne persiste.
7. Clôture
On stabilise la séance, on ramène le patient à un état de calme et d’équilibre émotionnel, essentiel pour éviter toute reviviscence.
8. Réévaluation
Lors de la séance suivante, le thérapeute vérifie la disparition durable des symptômes de stress, de cauchemars, d’irritabilité ou de phobies, et réajuste si nécessaire.
Cette approche, validée par la psychiatrie et les thérapies comportementales, est utilisée dans le monde entier, notamment chez les vétérans, les victimes d’attentats, ou toute personne ayant subi une expérience traumatique.
L’EMDR peut-il aider le TDAH ?
L’EMDR n’est pas une thérapie destinée à traiter directement le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), mais elle peut être très utile pour les personnes qui en souffrent lorsqu’il existe un vécu traumatique ou des événements stressants ayant aggravé les symptômes.
Chez certains patients, le TDAH s’accompagne d’anxiété, d’irritabilité ou de difficultés de régulation émotionnelle liées à des traumatismes psychiques passés. L’EMDR, en travaillant sur la désensibilisation des souvenirs douloureux, apaise la surcharge émotionnelle et réduit la réactivité du système nerveux (implication de l’amygdale et de l’hippocampe).
Cette approche peut donc améliorer la concentration, diminuer les comportements d’évitement et atténuer les symptômes de stress ou d’anxiété souvent confondus avec ceux du TDAH.
Utilisée en complément d’un suivi psychiatrique ou d’une prise en charge comportementale, l’EMDR contribue à restaurer un équilibre psychique et une meilleure tolérance au stress.
L'EMDR et la dépression
L’EMDR est aujourd’hui reconnue comme une approche efficace pour traiter certaines formes de dépression, notamment lorsqu’elles sont liées à un traumatisme psychique ou à un événement stressant non résolu.
Chez de nombreuses personnes, la dépression trouve son origine dans des vécus traumatiques ou des souvenirs émotionnellement douloureux que le cerveau n’a pas pu assimiler. Ces atteintes psychologiques peuvent rester actives sous forme de culpabilité, de perte d’estime de soi ou de sentiment d’impuissance.
L’EMDR, en stimulant les mécanismes naturels de retraitement de l’information, aide à “digérer” ces expériences traumatisantes. Le patient n’oublie pas l’événement, mais il n’en subit plus la charge émotionnelle. Cette libération psychique permet souvent une réduction significative des symptômes dépressifs, une meilleure régulation des émotions et un regain d’énergie vitale.
En complément d’un suivi psychiatrique ou d’un traitement médicamenteux (comme les antidépresseurs ou les bêtabloquants tels que le propranolol), la thérapie EMDR agit comme un levier thérapeutique puissant pour surmonter les traumatismes et restaurer l’équilibre psychique.
Elle est particulièrement indiquée pour les personnes souffrant d’une dépression résistante, d’un trouble anxieux associé ou d’une névrose traumatique liée à des événements stressants vécus dans le passé.
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